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La colopathie fonctionnelle ou syndrome de l’intestin irritable (SII) et l’alimentation

La colopathie fonctionnelle, ou syndrome de l’intestin irritable (SII), ou trouble fonctionnel intestinal, est définie par des troubles de la motricité, de la sensibilité et/ou de la sécrétion colique. Associée à des douleurs abdominales, elle est sans signes de lésions apparentes visibles à l’œil nu sur le côlon (inflammation, tumeur ou infection).

Traitement contre le SII

Actuellement, il n’y a pas de traitement médicamenteux pour traiter la colopathie fonctionnelle (si ce n’est des antispasmodiques).

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On limite la prescription de laxatif et/ou d’antidiarrhéique car le tableau clinique peut vite s’inverser. Cette pathologie fait également appel à des traitements « non conventionnels » ou médecine alternative.

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est une maladie chronique qui empoisonne la vie des malades. Parlons-en !

Le profil psychologique du patient

Avant toute prise en charge diététique, il est important de prendre en compte le profil psychologique du patient, ainsi que son rythme de vie, ses habitudes alimentaires et le stress qu’il subit.


Par conséquent, le traitement consistera donc avant tout en une écoute du patient. Une évolution progressive de son alimentation sera décidée en fonction de sa tolérance et de ses signes cliniques. 28% des patients se sentent mal 15 minutes après le repas, 93 % se sentent mal 3 h après le repas.

Syndrome de l’intestin irritable et alimentation

Les patients atteints de cette pathologie incriminent certains aliments :
– matière grasse d’origine animale (crème : 37% et lait : 30%),
– certains fruits et légumes (chou : 57%, oignon : 56%, pois : 46%),
– les épices (45%),
– la friture (44%),
– les produits fumés (35%),
– le café (39%)
– et l’alcool (33%).

Le régime adapté au SII

Ainsi, en première intention, le choix du régime sera  un régime normal léger ou régime d’épargne digestif :

Les lipides sont limités : ils augmenteraient les symptômes de la colopathie fonctionnelle.
Limitez la consommation de lait entier, desserts lactés et crèmes glacées, fromages trop gras, charcuteries grasses, viennoiseries, biscuits et gâteaux, sauces du commerce, chocolat…

La consommation de fibres est à adapter. Selon les symptômes ou les troubles rencontrés.
Attention particulièrement aux fibres irritantes (insoluble principalement qu’on retrouve dans le son de blé par exemple).

La consommation d’aliments à goûts forts est limitée :
– épices,
– fromages à goûts forts tels que les fromages bleus,
– les aliments fumés (poissons, viandes, charcuteries),
– les abats, les gibiers,
– les fruits acides,
– la réglisse,
– le café
– et les épices et aromates (poivre, moutarde, tabasco, vinaigre, cornichons, piments, harissa…)

Alimentation pauvre en FODMAPs

Par ailleurs, l’alimentation du patient s’appuie sur un régime avec réduction d’aliments riches en FODMAPs (Fermentescibles by colonic bacteria Oligosaccharides, Disaccharides, Monosaccharides And Polyols » autrement dit, en Français : « oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale).

Comprendre les FODMAPs

Ainsi :

Oligosaccharides :

FOS (fructo-oligosaccharides), GOS (galacto-oligosaccharides) qu’on retrouve dans le blé, orge, seigle, oignons, poireaux, ail, échalote, artichaut, betterave, fenouil, petits pois, chicorée, pistache, légumineuses, lentilles et pois chiches.

Disaccharides :

lactose principalement présents dans le lait et ses dérivés.

Monosaccharides :

fructose principalement : Pomme, poire, miel, mangue, cerise, pastèque, asperge, sucre de table, pois mange-tout, miel, sirop de glucose-fructose.

Polyol :

Sorbitol, mannitol, maltitol et xylitol : préparation industrielle, Pomme, poire, abricot, cerise, nectarine, pêche, prune, pastèque, champignon, chou-fleur, chewing-gums et sucreries diverses sans sucre ajouté.

À découvrir sur le même sujetALIMSI, première étude française sur le lien entre alimentation et syndrome de l’intestin irritable.

Ce régime n’est de fait pas sans gluten, donc il n’est pas nécessaire d’exclure les produits à base de gluten.

Son effet est réel pour les personnes qui ont à la base une alimentation riche en FODMAPs. Ce régime est néanmoins complexe et évolutif. Il est parfois difficile à mettre en place. C’est pourquoi WeCook WeCare propose un régime syndrome de l’intestin irritable qui correspond à la phase 1 du régime pauvre en FODMAPs. Ce service inclut des propositions de repas avec des recettes pauvres en FODMAPs, compatibles avec votre nouvelle alimentation. Les phases deux et trois sont gérées avec une diététicienne.

Mieux comprendre le syndrome de l’intestin irritable

N’hésitez pas à discuter avec votre médecin et votre diététicien pour comprendre au mieux cette pathologie et le régime à suivre. Il est important de comprendre ce qu’est la colopathie fonctionnelle car si c’est une pathologie bénigne, ce n’est pas une pathologie facile à soigner. Le régime permettra d’améliorer notamment la qualité de vie du patient, d’atténuer les symptômes, mais les risques de récidives sont réels.

Pratiquez une activité physique régulièrement car elle pourrait atténuer les symptômes.

Enfin, vous pouvez aussi vous renseigner auprès d’organisme spécialisé dans cette pathologie comme l’APSSII (association de patients souffrant du syndrome de l’intestin irritable).

Sources

Physiologie : Bases physiologiques de la diététique, 2ème édition, 2004, Editions Tec et Doc, Lavoisier, Christian Carip.
APSSII.
Association Française de Formation Médicale Continue en Hépato-Gastro-Entérologie.
DigestScience.
Dr. Schär Institute.
Nutrition Clinique pratique chez l’adulte et l’enfant, 2e édition, Elsevier Masson, Jean-Louis Schlienger.
Régimes et syndrome de l’intestin irritable, 2015, POST’U
Régimes, 2011, Editions Tec et Doc, Lavoisier, Emilie Frédot
Association Française de Formation Médicale Continue en Hépato-Gastro-Entérologie.
– « Comparison of symptom response following advice for a diet low in fermentable carbohydrates (FODMAPs) versus standard dietary advice in patients with irritable bowel syndrome », Journal of Human Nutrition and Dietetics, 2011, Volume 24, Issue 5, pages 487–495. Staudacher et al.

14 réflexions sur “La colopathie fonctionnelle ou syndrome de l’intestin irritable (SII) et l’alimentation

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