Les compléments alimentaires ne nous veulent pas toujours du bien !

Breaking news : les compléments alimentaires ne nous veulent pas (toujours) du bien !

Les compléments alimentaires sont de plus en plus utilisés et représentent un budget de 2 milliards d’euros en 2018 en France. Les principaux domaines d’utilisation sont : le sommeil/stress, la digestion et la vitalité. Néanmoins, leur utilisation ne serait pas si anodine pour la santé. Une récente étude pointe du doigt ces compléments alimentaires car leur utilisation semble inutile, voire dangereuse pour la santé.

Compléments alimentaires : des effets indésirables par pagaille !

Le magazine 60 millions de consommateurs pointe l’effet néfaste des compléments alimentaires sur la santé, et ce sur plusieurs populations :

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Chez l’enfant

Les compléments alimentaires riches en oméga-3 sont bourrés d’additifs. Ces derniers sont utilisés en vue de masquer le goût de poisson du complément. De même, d’autres compléments enrichis en vitamine D donnés à des enfants pourraient induire une hypervitaminose chez l’enfant. Celle-ci est fortement probable du fait que la plupart des enfants se voient prescrire une ampoule de vitamine D durant l’hiver. Une hypervitaminose en vitamine D crée des maux de têtes, des crampes musculaires, des tremblements, des troubles de la mémoire, et plus grave : une calcification des tissus.

Chez les adultes

Chez les jeunes étudiants qui travaillent la nuit et qui utilisent de la caféine en complément alimentaire pour lutter contre le sommeil, ces mêmes compléments nuiraient à la mémoire. Et en cas de surdosage, ces compléments impliqueraient nausées, céphalées et troubles cardiaques.


Chez les seniors

Les compléments alimentaires utilisés à des fins d’amélioration de la mémoire ou des fonctions cognitives ne montrent pas d’effets bénéfiques réels sur la santé mentale des seniors. Or ces compléments contiennent souvent des cocktails de plantes. Et certaines d’entre elles, comme le ginkgo biloba, pourraient interagir avec des traitements médicamenteux comme des anti-coagulants du patient.

Chez des populations particulières

Très récemment, l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a émis un avis sur les compléments alimentaires composés de glucosamine et de chondroïtine sulfate. Ces deux molécules sont présentes dans les tissus cartilagineux et conjonctifs de notre organisme. Elles assurent l’élasticité des tendons et de la peau. La commercialisation des compléments alimentaires contenant ces deux composés vantent l’effet de ceux-ci pour le confort articulaire. Mais des effets négatifs ont été signalés suite à l’ingestion de ces compléments : douleurs abdominales, démangeaisons, hépatites, éruptions cutanées, etc… Ces effets ont été constatés en particulier chez :
– Les personnes diabétiques,
– Les personnes allergiques aux crustacés ou aux insectes,
– Les personnes sous certains médicaments (anti-vitamine K),
– Les personnes asthmatiques,
– Les femmes enceintes ou allaitantes.

Supplémentation en vitamine D ou en oméga-3 : inutile ?

Les compléments alimentaires, qu’est-ce que c’est ?

Selon l’ANSES, les compléments alimentaires se définissent par des produits concentrés en nutriments ou toute autre substance. Ces denrées alimentaires complètent donc le régime alimentaire d’une personne, pour leur effet nutritionnel ou physiologique. L’objectif de leur utilisation est multiple :
– Mincir,
– Se relaxer,
– Affronter des hivers vigoureux,
– Lutter contre la fatigue,
– Améliorer sa digestion,
– Avoir de beaux cheveux…

Leur utilisation fait l’objet d’une demande auprès de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Malheureusement, leur mise sur le marché ne nécessite pas de contrôle ni d’expertise aussi précis et rigoureux que les médicaments. C’est l’industriel qui commercialise le complément alimentaire qui est responsable de la non-dangerosité du compléments alimentaires, ainsi que de la sécurité de l’informateur et de l’information au grand public.

L’ANSES rappelle que pour la population générale, les carences en vitamines et minéraux sont très rares (mise à part la vitamine D). Ainsi, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, la consommation de compléments alimentaires n’est pas nécessaire.

Pour des régimes spécifiques, des complémentations peuvent être utilisées, comme c’est le cas pour les végétariens, souvent carencés en vitamine B12.
De même, des régimes excluant les produits de la mer peuvent exposer à des carences en acides gras poly-insaturés (comme l’EPA et le DHA, 2 acides gras dits essentiels car non synthétisables par l’organisme). Dans ce cas alors, les compléments alimentaires peuvent s’avérer intéressants. Mais cela nécessite l’avis et l’autorisation d’un professionnel de santé.

L’ANSES recommande en outre pour le consommateur :

– De limiter des prises de compléments sur le long terme, sans avis médical,
– De limiter l’association de compléments et d’aliments concentrés en un même nutriment (risque d’apport excessif),
– De limiter la combinaison de plusieurs compléments alimentaires,
– De se fier aux consignes d’utilisation du complément alimentaire,
– De signaler tout effet indésirable à un professionnel de santé,
– De surveiller la source et l’origine des compléments alimentaires, le mieux étant de choisir ceux surveillés par les pouvoirs publics.

Signalement-sante.gouv.fr : signalez tout événement sanitaire indésirable

Pour les professionnels de santé, l’ANSES recommande :
– De questionner leur patient sur la prise de compléments alimentaires,
– De signaler auprès des organismes impliqués dans la nutrivigilance (comme l’ANSES) tout effet indésirable susceptible d’être lié à la prise de compléments alimentaires.

Enfin, l’ANSES recommande pour les industriels :
– De signaler les effets indésirables susceptibles d’être présents suite à l’ingestion de compléments alimentaires.

Compléments alimentaires et médicaments : quelle différence ?

La limite entre compléments alimentaires et médicaments est claire. Et vous allez voir que les médicaments sont soumis à une réglementation plus rigoureuse que les compléments alimentaires :
– Comme dit plus haut, le complément alimentaire complète le régime alimentaire en vue d’améliorer l’état nutritionnel ou physiologique d’une personne. Sous forme de pilule, gélule, poudre, liquide, la mise sur le marché nécessite en amont une demande auprès de la DGCCRF. Cette institution gère alors la mise sur le marché, et l’ANSES rendra éventuellement des avis sur l’innocuité des composés du compléments alimentaires.
– Un médicament a des propriétés curatives ou préventives à l’égard de pathologies. Un médicament peut être administré en vue d’établir un diagnostic également. Ils peuvent avoir une action pharmacologique, immunologique ou métabolique. La mise sur le marché d’un médicament nécessite une autorisation de mise sur le marché (AMM). L’agence Européenne des Médicaments (EMA) viendra évaluer l’efficacité et l’innocuité du médicament. De même, l’Agence nationale de sécurité du médicament et de la santé (ANSM) expertisera le médicament.

La mise en place des compléments alimentaires sur le marché est donc plus souple que pour un médicament. Sauf que de nombreux composés incertains, avec des effets néfastes sur la santé ou bien pouvant interférer avec la prise de médicaments ne sont pas toujours mise en avant par les industriels.
Donc prudence et vigilance pour toute utilisation de compléments alimentaires ! Et surtout, demandez l’avis de professionnels de santé !

Sources

ANSES,
Ordre national des pharmaciens,
ANSES,
60 millions de consommateurs,
Sciences et Avenir,
Docteur Clic,
Sciences et Avenir.