Journée mondiale de l'AVC : il est temps d'en apprendre davantage !

L’AVC, nous sommes tous concernés !

Selon le ministère de la Santé « Chaque année en France, près de 150 000 personnes sont victimes d’un AVC (accident vasculaire cérébral), soit une toutes les 4 minutes.(…) Dans 85% des cas, il se traduit par un infarctus cérébral avec arrêt brutal de la circulation sanguine en un endroit du cerveau et, dans 15%, par une hémorragie cérébrale avec rupture d’un vaisseau cérébral. ». L’AVC concerne tout le monde que ce soit la femme ou les enfants. 

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une « défaillance de la circulation sanguine qui affecte une région plus ou moins importante du cerveau. Elle provoque la mort des cellules alors privées d’oxygène. En fait, une personne sur dix s’en remettra complètement tandis que les neuf autres conserveront des séquelles plus ou moins importantes, selon la partie du cerveau qui a été affectée et les délais d’intervention médicale. » L’AVC touche principalement les personnes âgées de plus de 65 ans mais il peut aussi toucher toutes les catégories d’âge, ainsi que les femmes et les enfants. Cette pathologie est entourée de fausses idées voire de tabous. A l’occasion de la Journée nationale de l’AVC, les résultats d’un sondage réalisé en 2019 auprès des Français sont éloquents.

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L’AVC : une maladie connue 

Tout d’abord, 1/3 des Français ont été victimes d’un AVC et 1/3 ont eu un proche victime de cette pathologie. Le Pr Jean-Louis Mas, chef du service neurologie de Sainte-Anne et président de la Fondation pour la recherche sur l’AVC, explique : « Ce chiffre n’est pas surprenant, puisqu’il est important de rappeler qu’en France il survient un AVC toutes les 4 minutes ! Chaque année l’AVC touche près de 140 000 personnes (dont 75 % sont des premiers AVC). 1 personne sur 6 sera concernée par cette maladie au cours de sa vie. Nous sommes toutes et tous concernés ! ». De plus, 96 % ont une idée de ce qu’est l’AVC, 82 % le situe au niveau du cerveau mais 18 % le confondent avec l’infarctus et le situent donc au niveau du cœur.

Mais des traitements méconnus

Malgré cette bonne connaissance, 35 % des Français confrontés à un AVC n’appelleraient pas le 15. Cette absence de réaction tient au fait que les Français sont encore persuadés que l’AVC ne se guérit pas (43 %). Pourtant, rappelle le Pr Mas, « en 20 ans des progrès thérapeutiques considérables ont été réalisés, que ce soit pour traiter l’infarctus cérébral (ex : thrombolyse, thrombectomie), le prévenir ou prévenir les récidives. » Ne pas réagir face aux premiers signes d’alerte est grave car face à l’AVC « l’élément le plus important est le temps. Les traitements sont très efficaces mais ne sont possibles que s’ils sont réalisés dans les premières heures suivant l’accident. Il est donc essentiel d’appeler le 15 en cas d’AVC. Ce sont les médecins du SAMU qui évalueront l’urgence par téléphone et qui organiseront si besoin la prise en charge en dirigeant vers l’Unité Neuro Vasculaire la plus proche. Je rappelle qu’il en existe maintenant près de 140 en France. »


Tout savoir sur l’accident vasculaire cérébral

Les femmes et les enfants aussi

Enfin, l’AVC ne touche pas que les personnes âgées. Les femmes en sont aussi victimes, c’est d’ailleurs la première cause de mortalité chez elles. Le Pr Mas détaille « Sur 31 544 décès* (NDLR : selon les chiffres de l’INSERM 2014) par AVC en France, 18 625 concernaient des femmes. L’AVC est la 1ère cause de mortalité chez la femme devant les maladies cardiovasculaires (13 877 décès) et le cancer du sein (12 161 décès). »

L’AVC touche également les enfants, même très jeunes, en phase prénatale, ou dans l’utérus, pendant les 28 premiers jours de vie, chez le nouveau-né ou encore pendant l’enfance, jusqu’à l’âge de 16 ans, contrairement à ce que pensent 23 % des Français. Mais aussi des sujets adultes, le Pr Jean-Louis Mas précise, « En France, l’incidence est globalement en baisse sauf chez ces sujet jeunes (les personnes entre 20 et 55 ans) ou elle augmente. La proportion des AVC chez les jeunes est passée de 9 % à 12 % entre 2003 et 2013 (NDLR : Registre des AVC de Dijon 2003-2013). Cette tendance s’explique notamment par l’augmentation du tabagisme, de la consommation de cannabis et de l’obésité. »

Les conséquences peuvent être dramatiques, « l’AVC reste en 2017 la première cause de handicap acquis chez l’adulte et la deuxième cause de démence derrière la maladie d’Alzheimer. Quand il touche une personne jeune, le coût pour la société est doublé, puisqu’à la prise en charge médicale s’ajoute la privation d’un travailleur actif », précise le Pr Mas.

Les symptômes de l’AVC

Ils sont nombreux et restent les mêmes quels que soient l’âge de la personne et son sexe :
– troubles de la parole, la personne a du mal à s’exprimer, tient des propos décousus ou inappropriés ou encore, n’arrive plus à s’exprimer ;
– des troubles de la vision, perte soudaine de la vue ou vision trouble d’un œil ;
– un engourdissement, voire une paralysie d’un coté de visage ou du corps ;
– des convulsions ;
– vomissements ;
– modification des capacités cognitives, perte d’équilibre, étourdissements, baisse de vivacité et confusion ;
– mal de tête subit et intense parfois accompagnés de vomissements. 

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« L’AVC est la première cause de mortalité chez la femme »

La journée mondiale de l’AVC a lieu le 29 octobre. Nous avons donc demandé à Emmanuelle Gourtay, directrice générale de la Fondation pour la recherche sur les AVC de nous en dire un peu plus sur cette journée et les actions de la Fondation.

Concrètement comment se déroule cette manifestation ?

La Journée mondiale de l’AVC est organisée isolément par différentes structures : Fédération France AVC, entité de France AVC dans chaque département, hôpitaux, Sociétés savantes, Agences Régionalse de santé… 

Chacun mène des actions individuelles de prévention au moment de cette Journée. Il s’agit souvent de stands dans les hôpitaux ou de conférences dans des centres commerciaux ou dans des bus AVC dans lesquels des bénévoles accueillent les visiteurs et les renseignent sur les signes d’alertes, la conduite à adopter en cas de survenue, les informations sur les facteurs de risque. On leur apprend également à prendre une tension afin de vérifier la tension artérielle et la fibrillation atriale (arythmie cardiaque). Ces actions sont prises en charge financièrement par les organismes organisateurs.

Cette journée tombe malheureusement chaque année pendant la 2ème semaine des vacances scolaires de la Toussaint. Il y a donc une faible mobilisation Mais cette absence de mobilisation est aussi due au manque d’intérêt que portent les journalistes à cette pathologie pourtant fréquente et grave puisqu’elle touche directement 800 000 personnes en France.

Quels sont vos objectifs? 

Cette journée existe depuis 2006 mais la Fondation a décidé de saisir cette opportunité en 2017. Notre action est donc récente. Mais cette journée a permis de parler un peu plus des AVC. 

Pour notre 1ère Journée en 2017, nous alertions le public et les professionnels de santé que 30 % des français n’appelleraient pas le 15 en cas de survenue d’un AVC. En 2018, sur le fait que 80 % des français ignoraient l’existence de l’AVC chez l’enfant. Pourtant, cette pathologie touche, en France, 1 000 enfants chaque année.

Cette année, notre objectif est de faire savoir que la recherche sur cette pathologie fréquente et grave est la grande oubliée de la générosité privée. Ainsi, depuis sa création il y a 5 ans, la Fondation pour la Recherche sur les AVC a reçu près de 15 millions d’euros de demandes de financement pour des projets. Aujourd’hui, elle a réussi à investir près de 2 millions d’euros et ainsi financer 16 projets de recherche. Cet argent vient principalement de donateurs privés. C’est pourquoi, nous souhaitons vraiment alerter les entreprises et les donateurs, qu’ils jouent un rôle capital dans la recherche contre l’AVC. 

Même si, comme je l’ai dit tout à l’heure, les initiatives sont prises localement pour des opérations de prévention, les membres de la Fondation regrettent qu’en dehors de cette journée mondiale, cette pathologie ne soit plus évoquée, jusqu’à éventuellement la journée européenne de prévention qui se déroule aux environs du 14 Mai.

L’AVC est la 1ère  cause de mortalité chez les femmes. Les médecins sont-ils suffisamment sensibilisés ? Le grand public est-il également suffisamment informé ou reste-t-il des progrès à faire ? 

Oui, les médecins sont bien informés. L’AVC est la 1ère cause de mortalité chez la femme (+ de 18 000 cas par an versus 14 000 pour le cancer du sein) notamment parce qu’il s’agit principalement d’une maladie du sujet âgée. Or, les femmes vivent plus longtemps que les hommes.

Maintenant, en raison de leur comportement qui s’est modifié, notamment vis-à-vis du tabac et de l’alcool, elles deviennent des sujets à risque. Si l’on ajoute à cela la prise d’un contraceptif oral : tabac et pilule, le mélange est détonnant. Et sur ce point en particulier, il y a clairement un manque d’informations auprès des femmes et surtout des jeunes filles/femmes. De plus, les spécialistes doivent aussi prévenir les patientes. Les gynécologues devraient pouvoir parler de risques d’AVC face à une femme qui fume et souhaite prendre la pilule. Il en est de même pour les cardiologues qui devraient également informer leurs patientes de ce risque surtout si elles présentent un risque. 

Rappelons que le tabac et l’alcool ne sont que 2 facteurs de risque parmi d’autres. En effet, des études ont montré que 90% des risques d’AVC dépendent de ces 10 facteurs de risque modifiables :
– L’hypertension artérielle
– Le tabagisme
– L’obésité
– Le manque d’activité physique
– L’alimentation défavorable à la santé (un régime non méditerranéen, non varié)
– Un taux de cholestérol trop élevé
– Les facteurs psycho-sociaux (stress, dépression, évènements de la vie)
– Les causes cardiaques (troubles du rythme cardiaque : fibrillation atriale ou flutter, infarctus du myocarde, prothèse valvulaire, rhumatisme articulaire aigu)
– La consommation d’alcool excessive (plus de 14 verres par semaine chez les femmes et 21 chez les hommes)
– Le diabète.

80% des AVC pourraient être évités en contrôlant au mieux l’ensemble de ces facteurs de risque.

L’hypertension artérielle, la maladie silencieuse des pays développés

Sources

Ameli,
The Lancet,
Canal Vie.

Les citations du Pr Jean-Louis Mas sont tirées des communiqués de presse de la Fondation pour la recherche sur les AVC.