Tout savoir sur le microbiote urinaire

Quoi, nos urines pas stériles ? Oui, nous avons un microbiote urinaire !

Si on vous parle de microbiote intestinal, tout de suite, on sait de quoi on parle : de micro-organismes qui vivent dans nos intestins. Un organe à part entière avec des fonctions connues et encore inconnues. Mais le microbiote urinaire ? L’urobiome ? Des micro-organismes dans notre vessie ?

Un microbiote identifié mais pas entièrement connu

Eh bien oui ! Nos urines ne sont pas stériles, et ce microbiote est différent du microbiote intestinal ou bien même du microbiote vaginal. Et cette découverte est relativement récente car elle date des années 2010. Si nous n’en sommes qu’au début de l’exploration de ce nouveau microbiote, voici les principales caractéristiques ce celui-ci. (Mais attention : les données restent préliminaires car la découverte est récente ! ) :

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1- Localisation du microbiote urinaire

Le microbiote urinaire se localise au niveau de la vessie. Il en résulte donc que les urines produites par l’organisme sont chargées en micro-organismes.

Microbiote, de quoi parle-t-on exactement ?


Tout savoir sur le microbiote

2- Quels types de micro-organismes ?

Le microbiote urinaire n’est pas encore totalement connu. Entre 1354 et 2070 groupes de micro-organismes ont été identifiés. Ce nombre reste hétérogène car d’un individu à l’autre, ce microbiote est différent. Et la grande différence est observée en fonction du sexe : le microbiote des femmes et des hommes sont divergents.

Le microbiote des femmes beaucoup plus étudié

Et celui de la femme a beaucoup plus été exploré que celui de l’homme. On constate donc que chez la femme, l’urobiome est proche du microbiote vaginal, avec une prédominance de bactéries proches de celles du microbiote vaginal. Ceci est normal car les tests réalisés sur les urines sont perturbés par les espèces présentes au niveau vulvo-vaginal.

D’autres tests analysant le microbiote au niveau de la vessie directement montrent que la biomasse urinaire (la quantité de micro-organismes) est largement inférieure à celle du microbiote vaginal ou même intestinal. Par exemple, le microbiote urinaire est composé d’environ 105 unités formants des colonies (UFC) par mL d’urine contre 1012 UFC par gramme de selles. Et l’anayse du microbiote urinaire nécessite des technologies relativement fines : la collecte d’échantillons au niveau de la vessie s’effectue en introduisant un très fin tube (cathéter) au-dessus de la symphyse pubienne jusque dans la vessie.

L’aspect qualitatif est également moindre que les microbiotes vaginal ou intestinal, avec seulement une dizaine d’espèces selon les individus. On observe une prédominance d’espèces du genre Lactobacillus, Gardnerella et Streptococcus (identiques donc au microbiote vaginal).

Ainsi le microbiote urinaire est proche du microbiote vaginal. A contrario, il ne ressemble en aucun cas au microbiote intestinal. Ces premiers éléments sont confirmés chez la femme. Restera encore à identifier l’urobiome masculin.

3- Une évolution de l’urobiome en fonction de l’âge

Les données indiquent le microbiote urinaire évolue en fonction de l’âge : la diversité de ce microbiote diminue avec l’âge. On observe en effet une diminution d’environ 75% chez la femme et environ 90% chez l’homme, quand on passe de jeunes adultes de 20 ans à des seniors de 70 ans.

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Fonctions de ce microbiote urinaire et perspectives

1- Un rôle protecteur

Tout comme le microbiote vaginal, l’urobiome pourrait avoir un rôle protecteur en limitant l’invasion de bactéries néfastes et susceptibles d’induire des infections urinaires (comme les infections urinaires à E. Coli). Certaines bactéries joueraient par exemple un rôle de barrière au niveau de l’urètre, et empêchant ainsi l’invasion de pathogènes.
De même, des espèces de bactéries prédominent chez des femmes souffrant d’urgence mictionnelle (caractérisée par le besoin urgent d’avoir à vider sa vessie), signe d’une hyperactivité de la vessie.

2- Microbiote et cancer

L’urobiome des patients souffrant d’un cancer de la vessie a une prédominance en Streptococcus ou même des bactéries du genre Fusobacterium, en comparaison avec des sujets sains. Mais ces premiers résultats exploratoires ne donnent pas d’indication sur le rôle que pourraient jouer ces bactéries dans le cancer de la vessie.

3- Une connaissance de ce microbiote pour mieux traiter les patients

La découverte de ce microbiote est une découverte importante dans le monde de la recherche. Car outre les connaissances et la découverte exceptionnelles qu’elles représentent, elles permettront une meilleure prise en charge de pathologies. Et les premiers travaux suggèrent que de nouvelles approches en matière de prévention ou de traitement seront envisageables pour :
– Les troubles urinaires ;
– Les infections urinaires ;
– L’hyperactivité vésicale ;
– Syndromes douloureux vésicaux.

La Révolution rose ou tout savoir sur le microbiote vaginal

Sources

Association française d’Urologie,
Sciences et Avenir,
Biocodex Microbiota Institute,
Univadis,
Santé sur le net.

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