Lors d’une hospitalisation, les patients en situation de faiblesse ou immunodéprimées peuvent être victimes d’une infection due à une ou plusieurs bactéries qui se propagent d’autant plus vite que les patients sont en situation de proximité. Si un traitement par antibiothérapie est en général suffisant, certaines bactéries développent une antibiorésistance.
L’antibiorésistance à l’hôpital, des inquiétudes fondées
L’antibiorésistance est un phénomène préoccupant contre lequel l’OMS a décidé de se mobiliser. En effet, la mauvaise utilisation de ces médicaments, surconsommation et surtout le mauvais usage, cause la mort de 700 000 personnes dans le monde chaque année dont 33 000 en Europe. La bactérie Klebsiella pneumoniae est un exemple de cette antibiorésistance inquiétante. Cette bactérie est commensale, c’est-à-dire qu’elle ne présente aucun danger lorsqu’elle se trouve dans son milieu naturel : le tube digestif et les voies aériennes de l’homme. Cependant, lorsque K. pneumoniae change de milieu et si la personne est hospitalisée donc fragilisée ou immunodéprimée, cette bactérie devient dangereuse voire mortelle. En parlant d’hôpital, une étude récente publiée dans le British Medical Journal concernant ladite bactérie a souligné que les hôpitaux constitueraient l’endroit où la transmission est la plus conséquente. Fait inquiétant lorsque l’on sait que cette bactérie a été responsable de 2094 morts en Europe en 2015, contre 341 en 2007.