Les infections à clostridium difficile, la bête noire des hôpitaux

Les infections à Clostridium difficile, bête noire des hôpitaux

Elles sont la première cause de diarrhée acquise lors des séjours en hôpitaux, elles peuvent entraîner une inflammation du côlon (colite), après traitement elles récidivent chez 20% des patients avec des récidives multiples dans 65% des cas… ce sont : les infections à Clostridium difficile !

Clostridium difficile, la bactérie qui ne vous veut pas du bien

C. difficile est une bactérie pathogène qui peut être responsable de diarrhées plus ou moins graves. Elle est souvent présente dans nos intestins, sous une forme dormante appelée « spore ». Elle est alors inactive et inoffensive… jusqu’au moment où elle se « réveille » et reprend une forme active, sous l’effet d’une stimulation ou d’une modification de l’environnement.
Les traitements par antibiotiques et une alimentation pauvre en fibres sont par exemple incriminés dans les cas d’infection à C. difficile. Et quel est leur point commun ? Celui de perturber la flore intestinale

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Tout savoir sur le microbiote intestinal

Quand C. difficile prend ses quartiers dans notre intestin

Une flore intestinale perturbée, un déséquilibre qui apparaît, et voilà notre C. difficile qui peut s’installer tranquillement et faire ses ravages dans nos intestins.
Pour rentrer dans les détails, le mécanisme inclut les sels biliaires, des molécules synthétisées par notre vésicule biliaire sous une forme « primaire » et qui participent à l’absorption des lipides alimentaires. Au contact de nos bactéries intestinales, ces sels biliaires sont transformés en acides biliaires secondaires, qui s’opposent à la multiplication et la colonisation de notre muqueuse intestinale par C. difficile. Si notre flore intestinale est perturbée, la transformation des acides biliaires primaires en acides biliaires secondaires n’est plus assurée correctement, la protection n’est plus suffisante et C. difficile s’installe tranquillement.

L’antibiothérapie, cause… et conséquence

Cela peut paraître contradictoire, mais la première prise en charge d’une infection à C. difficile est l’antibiothérapie ! Bien sûr il s’agira d’une antibiothérapie différente que celle qui a pu initier l’infection puisqu’elle sera ciblée contre la bactérie pathogène.


Tout se passerait bien si on s’arrêtait là. Sauf que dans 20% des cas, une récidive est observée : l’éradication n’a pas été suffisante, des spores sont toujours présentes dans l’intestin, ou la bactérie a développé une antiobiorésistance. Et les récidives peuvent malheureusement s’enchaîner.

Microbiote et antibiorésistance : la mauvaise collaboration

Une étude récente réalisée sur un modèle animal a montré qu’une alimentation pauvre en fibres alimentaires favorisait la récidive. Ce qui amène l’équipe de chercheurs à formuler l’hypothèse d’un effet bénéfique associé à une alimentation riche en fibres chez les personnes à risque de récidive.

La greffe fécale, solution de la dernière chance

La dernière alternative pour les patients touchés par ces infections récidivantes à C. difficile réside dans la greffe fécale. Ces infections sont d’ailleurs à ce jour la seule indication justifiant le recours à cette prise en charge. La greffe fécale ou transplantation du microbiote fécal (TMF) consiste à remplacer le microbiote intestinal du patient par le microbiote d’une personne considérée comme saine. Pour ces patients souffrant d’infections récidivantes à C. difficile, il s’agit un peu du traitement de la dernière chance mais la libération est quasi assurée : 85 à 90% des patients sont guéris après une transplantation fécale et le taux de succès est de 100% après deux transplantations !

Rectocolite hémorragique et greffe fécale : des espoirs permis ?

Sources

Médecines/Sciences,
Revue médicale suisse,
– Association FMC-HGE,
– Kyne L, Kelly CP., « Recurrent Clostridium difficile diarrhoea. », Gut, juillet 2001, 49(1), p. 152-3,
Gut Microbiota for Health.

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