Pourquoi le dioxyde de titane, ou additif E171, potentiellement cancérigène, est-il toujours autorisé sur le marché ?

Pourquoi l’additif E171, potentiellement cancérigène, est-il toujours autorisé ?

En 2018, Brune Poirson, secrétaire d’Etat à la Transition écologique, indiquait la volonté du gouvernement de suspendre « d’ici la fin de l’année » l’utilisation de l’additif E171. En janvier 2019, notre ministre de l’Économie Bruno Le Maire fait marche arrière et ne souhaite pas la suspension dudit additif. Mais, à tort ou à raison ?

Pourquoi le ministère de l’économie fait marche arrière concernant l’additif E171 ?

Si Brune Poirson affirmait la fin de l’autorisation d’utilisation dans les produits alimentaires il y a quelques mois, seul un arrêté émanant du ministère de l’Économie peut valider sa suspension. Cette suspension a d’ailleurs été votée par les parlementaires et les confiseurs se sont engagés à le bannir de leurs confiseries avant fin 2019. Tout le monde pensait le sujet clos et l’additif éloigné. Or, Bruno Le Maire a annoncé cette semaine dans l’émission C à vous (France 5) qu’il n’était pas question de suspendre l’additif E171 car des « évaluations différentes » existeraient quant à sa potentielle dangerosité.

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En effet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) – celle-là même qui estime que le glyphosate ne présente aucun danger pour la santé – a estimé que l’étude menée par l’INRA (voir infra) et trois autres menées en France en 2017 ne remettaient nullement en question sa propre évaluation de 2016. Cette dernière indiquait que l’additif E171, ou dioxyde de titane, n’était « pas de nature à entraîner un risque sanitaire ». Un retour en arrière qui reste coincé dans la gorge de nombreuses associations comme la Ligue contre le cancer, Greenpeace ou l’Alliance pour la santé et l’environnement qui unissent leur plume dans une tribune pour Le Monde où est réclamée la suspension de l’additif.

Que dit la recherche concernant le danger lié à cet additif ?

L’équipe de l’INRA dirigée par Eric Houdeau a publié en 2017 une étude sur cet additif. Après 4 années de recherche, l’équipe Toxalim de l’INRA souligne que l’additif E171 initie et favorise les lésions précancéreuses, notamment colorectales, chez les rongeurs. Si l’étude n’affirme pas que le nombre de cancers augmente avec la consommation dudit additif, Eric Houdeau rappelle qu’il a fourni la preuve que « des nanoparticules sont absorbées par la paroi, et donc qu’elles sont présentes dans l’organisme. Cela s’associe ensuite à un défaut du système immunitaire, puis à des lésions précancéreuses. Mais c’est un modèle animal, nous ne pouvons pas encore conclure pour l’Homme. De même, nous ne parlons pas de tumeurs, mais de stade précoce de la maladie, qui n’évoluera pas forcément en cancer« . L’étude mentionne néanmoins que cette substance n’est « pas inerte pour l’organisme ». Prochaine étape ? Poursuivre l’analyse de son impact jusqu’au potentiel développement de la tumeur.


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Mais à quoi sert l’additif E171 ?

L’additif E171, aussi connu comme le dioxyde de titane, est un additif que l’on retrouve surtout dans l’alimentation mais aussi dans les cosmétiques et les médicaments. On peut d’ailleurs le voir dans la liste des ingrédients de confiseries, de pâtisseries industrielles, de plats préparés mais également dans le dentifrice, la crème solaire et plusieurs milliers de médicaments. Il s’agit d’une poudre blanche ayant pour dessein d’intensifier la brillance ou de blanchir les produits alimentaires. Le débat concernant le dioxyde de titane est lié au fait qu’il contient des nanoparticules inférieures à 100 nanomètres, favorisant donc leur pénétration dans l’organisme. Pour information, France Tv rappelle que ces nanoparticules sont 10 000 fois plus petites qu’un cheveu.

Cet additif n’a aucune valeur nutritionnelle, son utilisation est donc parfaitement facultative.

Et demain ?

L’ANSES étudie actuellement les risques liés aux nanoparticulies dans l’alimentation, incluant de fait l’additif E171. Initialement prévu pour fin 2019, Bruno Le Maire a sommé l’ANSES d’accélérer la cadence de son étude.

Face à l’ampleur que prend l’affaire, nombre d’industriels ont annoncé retirer cet additif de leurs recettes ou de leurs magasins, à l’image de Carambar and Co, de Mars, de Carrefour, Leclerc ou encore Picard.

Tout savoir sur les additifs alimentaires

Contenu relu et validé par une diététicienne WeCook.

Sources

EFSA,
INRA,
EFSA,
L’OBS,
France Tv info,
Le Monde.

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