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L’automédication, une bonne façon de reprendre sa santé en mains ?

L’automédication est une pratique courante qui consiste à « utiliser, hors prescription médicale, des médicaments ayant reçu l’autorisation de mise sur le marché » précise le conseil national de l’Ordre des médecins. L’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) vient de publier les résultats d’un sondage sur l’automédication et plus précisément sur ce qu’en pensent les Français. Mais prendre un médicament sans ordonnance n’est pas simplement un geste courant, c’est aussi un véritable enjeu économique suivi de près par les professionnels du médicament.

8 Français sur 10 font appel à l’automédication

En 2018, 80% des Français ont eu recours à l’automédication. Cette pratique est très encadrée en France car tous les médicaments ne sont pas en vente libre. Selon France assos-santé, il existe en France, trois grandes catégories de médicaments. Tout d’abord, « les médicaments à prescription médicale obligatoire (PMO) qui ne peuvent être délivrés que sur présentation d’une ordonnance rédigée par un professionnel de santé » ; puis ceux « à prescription médicale facultative (PMF) que l’on peut obtenir sans ordonnance (mais qu’un professionnel de santé peut prescrire tout de même) » et enfin « les produits en vente libre (qui peuvent notamment avoir subi une mesure de déremboursement par la Sécurité sociale) ». L’automédication concerne les deux dernières catégories.

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Des raisons pragmatiques à l’automédication

Ce sont plus les femmes (85%) que les hommes (75%) qui achètent des produits d’automédication et la majorité le font en hiver (79%). Si les femmes sont de grosses consommatrices de médicaments, c’est parce qu’elles achèteraient plus de vitamines, minéraux et d’autres produits pour le métabolisme (perte de poids, etc.) que les hommes.

Face à certaines pathologies, l’automédication peut s’avérer très utile. En effet, il est parfois inutile d’aller chez un médecin contre certains maux considérés comme bénins. C’est pourquoi, les médicaments achetés sans prescription sont souvent contre les maux de tête (46%), l’état grippal (51%) et les maux de gorge (41%). A l’apparition des premiers symptômes, le patient va souvent voir un pharmacien ce qui évite une consultation chez le médecin, supposant des coûts (43% considèrent que cela est utile pour réduire les dépenses publiques de santé) et une perte de temps (51 % des Français estiment que cela leur permet de gagner du temps). C’est pourquoi, « 59% des Français font confiance aux conseils de leur pharmacien pour choisir le médicament qui convient le mieux à leur situation ». De plus, 57 % des sondés estiment que ces produits sont efficaces.


Ces chiffres montrent bien que, face à certaines pathologies, les Français se montrent autant raisonnables que pragmatiques. Ils y recourent essentiellement dans des cas de problèmes de santé bénins (46 %) ou connus (44%) et surtout au début (43 %). De plus, cette pratique leur permet de ne pas arrêter leurs activités quotidiennes.

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De la nécessité d’insister sur l’éducation du patient

L’automédication est une façon de reprendre sa santé en mains pour beaucoup de patients. Certains se tournent vers les médecines alternatives d’autres restent fidèles aux médicaments classiques. Dans tous les cas, l’information et l’éducation des patients sont fondamentales. L’entourage est très important dans l’automédication (63 %) et 43 % se servent des sites spécialisés. Ce sondage montre bien que les patients doivent être informés, conseillés par les professionnels de santé, leur permettant de se soigner de façon responsable et surtout « éclairée ».

Un marché de poids

Les résultats de ce sondage sont intéressants surtout si on regarde le chiffre d’affaires que représente l’automédication pour les pharmacies. En 2017, ce chiffre d’affaires était de 3,9 milliards d’euros. Les médicaments les plus demandés sont les antigrippaux (24 millions de chiffres d’affaires en 2018), viennent ensuite à égalité les antalgiques et les produits pour le pharynx (17 millions de chiffres d’affaire). Cependant, l’automédication connaît un ralentissement certain. L’épisode de la grippe de l’hiver a été moins rigoureux, de plus depuis juillet 2017, tous médicaments contenant de la codéine ou des dérivés d’opium et de morphine ne sont plus en vente libre. Ce qui rajoute au manque à gagner.

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Sources

Conseil national de l’Ordre des médecins,
France Assos Santé,
AFIPA,
IQVIA,
ANSM.