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Avez-vous un peu, beaucoup, ou pas du tout confiance en vos médicaments ?

Une vilaine migraine ? Des douleurs dentaires ? Un saut dans la trousse à pharmacie et tout est réglé ! Aujourd’hui, on consomme des médicaments comme on mange, la preuve : 48 boîtes de médicaments sont consommées annuellement par chaque Français. Mais sait-on vraiment ce que l’on ingère ? Possède-t-on suffisamment d’informations ?

L’ère du scandale

Les précédentes années ont vu se multiplier les scandales liés au médicament. Il y a tout d’abord eu l’affaire du Mediator des laboratoires Servier, la Dépakine de Sanofi et puis le Lévothyrox de chez Merck. Entre scandales sanitaires et actions en justice, les Français semblent éprouver une méfiance croissante à l’égard des médicaments et des laboratoires.

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Là où tout commence

Saviez-vous que la réglementation impose aux laboratoires de ne pas communiquer directement avec les patients ? Le seul lien tangible repose sur la notice que l’on trouve au fond de notre boîte de médicaments, et qu’on lit peu, voire parfois pas du tout. Mais ces notices ressemblent davantage à une liste de mesures légales qu’à une note informative à destination du patient. L’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) quant à elle, n’a pas le droit de communiquer avec les patients, secret médical oblige !

Que reste-t-il ? Le professionnel de santé ! C’est grâce à lui que vous avez accès à la majorité des informations concernant tel ou tel médicament.


La communication à revoir chez les des professionnels de santé ?

L’affaire du Lévothyrox n’aurait sûrement pas pris une telle ampleur si une communication efficiente avait été menée lors de l’introduction de la nouvelle formule sur le marché. En Belgique par exemple, la commercialisation de ladite formule avait fait l’objet d’annonces à répétition. Un scandale a-t-il éclaté chez nos voisins ? Il semblerait que non, alors qu’en France les 15 000 effets secondaires constatés suite à la nouvelle formule du Lévothyrox ont fait les choux gras de la presse. Si le mal avait été saisi en amont, donc si les médecins et pharmaciens avaient suffisamment informé les patients, le scandale aurait été étouffé dans l’oeuf. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, reconnaît elle-même que « c’est une crise liée à un défaut d’information et à un défaut d’accompagnement ».

La confiance des Français torpillée

Force est de constater que les Français ne font plus confiance aux laboratoires pharmaceutiques depuis qu’ils ont eu vent des conflits d’intérêts entre ces derniers et les acteurs des services de santé, et qu’ils ont compris que le prix de certains médicaments – déjà faramineux – continuerait à augmenter, au nom de la santé de tous.

Des effets secondaires qui ne passent pas

Mais c’est avant tout l’exposition croissante aux effets secondaires des médicaments qui suscite cette vague d’inquiétude. Qu’ils soient difficilement maîtrisés ou absents de la notice d’utilisation, ils effraient. Par chance, ces effets sont strictement vérifiés et relevés lors de la phase d’essais cliniques. Puis, quand vient le temps de la commercialisation, les laboratoires sont dans l’obligation de déclarer à l’ANSM tous les six mois les effets secondaires que les acteurs de santé ont constaté. C’est ce que l’on appelle la pharmacovigilance. Et si le risque apparaît supérieur au bénéfice le médicament est alors retiré du marché (le cas du Propofan par exemple). Donc ? Entre la commercialisation d’un médicament et son retrait, des mois voire des années passent. Et les effets secondaires constatés peuvent se multiplier.

Peut-on s’améliorer ?

En pleine crise du Lévothyrox, Dominique Martin, directeur de l’ANSM, a admis lors d’un entretien accordé au Monde que « l’information n’est pas arrivée jusqu’au patient » et ce, malgré 400 000 courriers envoyés par l’ANSM aux acteurs de santé. Revoir la fréquence de déclaration des effets secondaires à l’ANSM serait une piste actuellement à l’étude. La santé connectée aurait elle aussi un rôle à venir dans le processus d’information du public.

Dans l’espoir qu’un jour, le patient ait toutes les clefs en main.

Sources

ANSM.
Le Monde.
LEEM.

3 réflexions sur “Avez-vous un peu, beaucoup, ou pas du tout confiance en vos médicaments ?

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