Il semble légitime d’affirmer que nous évoluons dans une société de représentation de soi. Nous nous fions à des normes, nous sommes confrontés à des publicités exhibant des femmes de moins de 50 kilos, nous trouvons difficilement des vêtements dans des tailles autres que le 34 et le 36. Le paraître est partout, être mince est clairement LA grande tendance. Mais, quelles conséquences sur la perception de notre corps ?
Sommes-nous trop gros ?
Une étude de grande ampleur menée par l’Inserm, la Cohorte constances a étudié les données de près de 29 000 participants âgés de 30 à 60 ans. Et le résultat est sans appel : 41% des hommes souffrent de surpoids et 15,8% d’obésité. Les femmes sont un peu plus épargnées. 25% d’entre elles souffrent de surpoids et 15,6% ont atteint le stade de l’obésité.
Pensons-nous être trop gros ?
Là, les choses se compliquent : la perception de soi… Si, à l’âge adulte, nous sommes nombreux à affronter difficilement notre reflet dans le miroir, ce sentiment apparaît bien avant. C’est à l’adolescence que tout commence, que se construisent véritablement notre identité et notre estime. L’enquête de l’OMS, Health Behaviour in School-aged Children 2013-2014 menée sur près de 220 000 Européens dont 5 691 Français âgés de 11 à 15 ans, est édifiante. Plus de 4 jeunes filles sur 10 âgées de 15 ans s’estiment un peu ou beaucoup trop grosses, contre 2 jeunes garçons sur 10. Pourtant, seules 11% d’entre elles sont réellement en surpoids, un résultat bien inférieur à ce sentiment presque majoritaire. A contrario, 16% de jeunes garçons sont en situation de surpoids ou d’obésité. Chez les plus jeunes, plus de 3 filles sur 10 (36%) se considèrent un peu ou beaucoup trop grosses à l’âge de 13 ans et, déjà à 11 ans, 28 % des filles partagent ce sentiment ! Rappelons que, dans ces deux cas, le cas de surpoids avéré est bien évidemment largement inférieur à leur perception. Se sentir mal dans son corps, une histoire de femmes ?
Quid de la perception du corps à l’âge adulte ?
Ce mal-être lié à une sensation de surpoids semble s’atténuer avec l’âge. L’institut de sondage Ipsos souligne dans son étude que 18 % des femmes surestiment leur corpulence, davantage encore chez les 18-24 ans (21%). Si le nombre de femmes mal dans leur peau s’affaisse avec les années, toujours est-il que nombre d’entre elles font très attention à leur ligne. En effet, 55 % des femmes ont déjà suivi un régime, contre 32 % des hommes. Une preuve supplémentaire en faveur d’un culte de l’apparence, où notre paraître régit notre être.
Pour les acharnées du régime :
Sources
– Organisation Mondiale de la Santé,
– Inserm,
– Ipsos.