Excès de bruit et prise de gras

Un excès de bruit nous rendrait-il plus gras ?

Une étude pour le moins étonnante qui a été menée en Suisse. Une équipe de chercheurs a évalué l’impact que peuvent avoir les nuisances sonores sur la prise de poids et de masse grasse. Excès de bruit et prise de gras feraient une piètre alliance. Décryptage.

Le bruit, un ennemi sous-estimé ?

L’Agence Europénne de l’Environnement (EEA) estime que le bruit serait lié chaque année à plus de 16 000 décès prématurés à l’échelle européenne. Si les désagréments liés au brouhaha peuvent être un léger stress ou des troubles du sommeil passagers, ils peuvent néanmoins avoir des conséquences. En effet, Les maladies cardiovasculaires seraient bien plus conséquentes, du fait d’un manque de sommeil ainsi que d’un stress chronique.

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Le problème : il y a toujours davantage de bruit, qu’il provienne des transports ou de l’industrie. L’EEA estime en outre que 13 000 000 d’européens souffrent de troubles du sommeil liés au bruit, et que chez près de 13 000 écoliers accusent un retard d’apprentissage à cause de cette cacophonie incessante. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime par ailleurs que le bruit, au-delà de 55 décibels, peut nuire à la santé. Et près de 20 % de la population européenne serait exposée chaque nuit à ce seuil.

Excès de bruit et prise de gras, l’association inattendue

Une première étude menée en Suède sur 5 075 personnes a constaté que ceux qui vivaient près d’un aéroport, d’une ligne de train ou du périphérique avaient un tour de taille plus élevé que la moyenne, favorisant de fait davantage de troubles du métabolisme. Plus les chercheurs approchaient de l’aéroport, plus le tour de taille des sujets était conséquent. Pour 5 décibels supplémentaires, le tour de taille augmentait de 0.21 cm près du périphérique, de 0.46 cm près d’une ligne de train et 0.99 cm aux abords d’un aéroport. En cause ? La cortisol, cette hormone du stress qui favorise les dépôts de graisses au niveau de l’abdomen.


Une étude, récemment publiée, a quant à elle étudie 3 796 habitants de Suisse qui faisaient partie de la cohorte SAPALDIA. Pour toute hausse du bruit de 10 décibels sur 5 ans, les chercheurs ont constaté que le risque d’obésité augmentait de 25 % chez les habitants confrontés au bruit du trafic automobile. Le risque est cependant moindre à proximité du trafic ferroviaire, avec une augmentation de 12 %.

Les études ne permettent pas d’affirmer qu’existerait un lien de causalité direct entre le bruit et l’obésité. Mais reste à considérer que cette prise de masse grasse ou de poids serait sans doute liée au stress et aux troubles du sommeil.

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Contenu relu et validé par une diététicienne WeCook.

Sources

Agence Européenne de l’Environnement,
Organisation Mondiale de la Santé,
– Foraster et al., « Long-term exposure to transportation noise and its association with adiposity markers and development of obesity », Environment International, décembre 2018, vol. 121 (1), p. 879-889.
– Eriksson et al., « Long-term aircraft noise exposure and body mass index, waist circumference, and type 2 diabetes : a prospective study. », Environ Health Perspect, 122, 687–694,
Journal de l’Environnement.