La visite d’information et de prévention (Vip), en vigueur depuis le 1er janvier 2017, doit avoir lieu dans les trois mois suivants une embauche puis tous les 5 ans. Mais quelle en est vraiment l’utilité ? Votre dernière visite chez le médecin du travail a-t-elle révélé un réel intérêt ?
La prévention avant tout
« Le médecin du travail n’a pas vocation à soigner des personnes malades de la grippe. Il doit mobiliser ses compétences professionnelles, médicales et de connaissance de l’entreprise, pour identifier le plus en amont possible les risques d’exposition des salariés, et proposer, en coordonnant une équipe pluridisciplinaire de professionnels des solutions ad hoc », précise Denys Brunel, président du Service Interentreprises de Santé au travail (médecine du travail) dans un droit de réponse sur le site de l’IFRAP.
La profession souhaite donc instaurer une médecine préventive et non de contrôle. Quand on y pense, n’est-ce pas avant que le salarié soit blessé ou en danger psychologique qu’il faut agir ?
La visite d’information et de prévention
Elle est réalisée par un professionnel de santé (infirmier ou interne, par exemple) mais pas forcément par le médecin. Elle devra avoir lieu tous les 5 ans maximum.
Sa fréquence est légiférée mais ne serait-ce pas plutôt aux médecins de la déterminer ? Certains salariés sont plus exposés que d’autres aux abus ou aux maladies. Il n’y a que le médecin qui peut en juger après avoir vu le salarié.
De plus, cette réforme ne permet pas aux médecins de repérer les salariés en proie à des risques psychosociaux.
Cette liste n’est pas exhaustive, malheureusement, mais ce sont les principaux points de dissension entre le gouvernement et la médecine du travail.
Les médecins du travail ont-ils des moyens à la hauteur de leurs ambitions ?
La fameuse règle du numerus clausus est remise en cause car elle restreint le nombre d’étudiants en fac de médecine. De plus, la formation dure quatre ans, elle est trop longue pour les médecins qui veulent se reconvertir.
« Cette spécialité mériterait une meilleure information, en amont, parmi les étudiants notamment sur l’intérêt du poste (au carrefour des problématiques de santé et d’économie) ; la rémunération (environ 90 K€ annuel 5 ans après la sortie de l’internat) et les conditions de travail (emploi salarié, souhait de 70% des étudiants ; horaires ; RTT). Ce poste est compatible avec une vie de famille », ajoute Denys Brunel.
Une augmentation des effectifs nécessaire ?
Alors, qu’en conclure ?
Peut-être par une expression de bon sens, laissons faire les professionnels et écoutons-les un peu plus… en attendant, laissons le mot de la fin à Éric Kozar, (spécialiste en médecine du travail, formateur en entreprise pour le bien-être au travail sur les questions de risques psycho-social et de burn-out). « Il faut réformer, tout le monde est d’accord, mais qu’on arrête de nous dire ce qu’on doit faire ».
Sources
– IFRAP
– L’Express L’entreprise
– Service Public.
[…] La médecine du travail est une spécialité médicale qui a pour but d’éviter toute altération ou dégradation de la santé des travailleurs, du fait de leur travail. […]