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Le thon en conserve : à limiter (pour votre santé) !

Les études des compositions des aliments du quotidien font de plus en plus peur : entre additifs toxiques, composition frauduleuse, ingrédients controversés : nous ne savons plus ce que nous mangeons réellement. Eh bien la série n’est pas finie : le thon en conserve n’est pas épargné : le taux de métaux lourds dans les boîtes de thon en conserve dépasse les valeurs réglementaires. Explications.

Thon en conserve : l’enquête choc de 60 millions de consommateurs

Une boîte de maïs, ça contient du maïs ; une boîte de haricots verts, ça contient des haricots verts, et une boîte de thon, ça contient du thon. Ça, c’est la théorie. Car en réalité, les aliments en boîte contiennent de nombreux composés annexes, parfois néfastes pour le consommateur. Et c’est bel et bien le cas pour le thon en conserve. Plomb, arsenic et mercure sont présents dans nos boîtes. Et pas que : fragments d’organes et arêtes font partie également de la composition. C’est ce qu’a montré une analyse de 60 millions de consommateurs, menée sur une quinzaine de boîtes de conserve de thon, de différentes marques, datant de 2016.

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Si vous faites partie des personnes qui se disent : mieux vaut acheter des marques car c’est gage de qualité, vous allez être surpris : les marques telles que Leader Price s’en sortent le mieux. En revanche, de grandes marques connues telles que Petit Navire, Capitaine Nat’ et Odyssée montrent des taux de mercure qui dépassent la moitié de la valeur réglementaire.

Quant à l’arsenic, les taux peuvent exploser : un record à 1.7 mg/kg d’arsenic dans les boîtes d’une certaines alors que les seuils à ne pas dépasser sont de 15 µgrammes/kg/semaine. En moyenne, une boîte de thon contiendrait environ 2 fois plus d’arsenic que les doses hebdomadaires maximales à ne pas dépasser.


Et pour finir leur analyse, certaines marques, pourtant chères, contiennent des fragments de cœur de poissons et des arêtes intégrés dans la chair de thon ou même dans le jus.

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Le surimi n’est pas épargné lui non plus

Vous êtes également friand de surimi ? C’est vrai que ces batônnets ont l’avantage d’être faciles et pratiques à consommer. Et on se donne bonne conscience en se disant que ce sont des protéines de poisson. Mais attention :
– La liste des ingrédients : si vous pensiez voir seulement poisson en liste d’ingrédients, vous vous trompez ! La liste est très longue (chair de poisson, eau, blanc d’œuf, fécule de pomme de terre, amidon de blé, gélatine, huile, crabe, sel, arôme de crabe, colorant, épaississant, exhausteur de goût) – si longue que cela en fait un aliment plutôt à limiter. D’ailleurs, la plupart des surimis ont un nutriscore de C (la note la plus basse du nutriscore étant de E) !
– Et 60 millions de consommateurs a pointé du doigt la quantité réelle de chair de poisson dans le surimi : certaines marquent proposent des surimis avec moins de 20% de chair à poisson (de mauvaise qualité en plus). Certaines marquent ont tout de même augmenté la quantité de chair à poisson dans le produit fini (plus de 50%), mais cela reste encore anecdotique !

Thon en conserve, métaux lourds et santé : attention danger

Si le magazine 60 millions de consommateurs a attiré notre attention sur les métaux lourds (mercure, plomb, arsenic, cadmium) dans les boîtes de conserve de thon, ce n’est pas pour nous faire peur. Ces métaux lourds se concentrent en effet dans certaines eaux et se retrouvent dans les poissons gras. Par exemple, le mercure se retrouve entre autres dans les eaux sous sa forme méthylée (le méthylmercure). Il se retrouve dans la chair à poisson, où sa concentration tend à augmenter du fait de la chaîne alimentaire, dès qu’une espèce en contenant mange une autre espèce en contenant également.

Sa concentration est donc relativement élevée chez les poissons prédateurs : lotte, anguille, bonite, flétan, raie, dorade, thon, esturgeon, etc. Ces poissons peuvent contenir jusqu’à 23 mg de mercure/kg de poisson. Et cet élément est extrêmement toxique pour le système nerveux de l’Homme, d’autant plus pour les fœtus chez la femme enceinte ou chez le jeune enfant. Ainsi la concentration en méthylmercure peut retarder le développement nerveux chez le fœtus ou créer des retards de croissance.

L’arsenic, quant à lui est un composé cancérogène pour l’Homme. Sous sa forme inorganique, il est très toxique pour l’homme et induit en effet des cancers du poumon, de la vessie, de la peau, de la vessie, prostate, foie et rein. Des liens ont également été montrés entre consommation d’arsenic et lésions cutanées, maladies cardiaques et diabète.

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Alors, on mange du poisson ou pas ?

Bien entendu, il n’est pas question d’éliminer le poisson, y compris les poissons prédateurs, de son alimentation étant donné tous les bienfaits de leurs apports (qualité de leur protéines, acides gras essentiels, lipides de bonnes qualités, présence de sels minéraux comme l’iode et le sélénium, etc.).

L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail recommande :
– Une consommation de poisson maigre une fois par semaine (cabillaud, colin),
– Une consommation de poissons gras une fois par semaine (saumon, thon, maquereau),
– Une diversification de votre consommation en espèce contaminée.

Pour les femmes enceintes, allaitantes et les enfants de moins 3 ans, des recommandations spécifiques sont mises en place :
– Éviter les poissons les plus contaminés (requins, espadons, lamproies)
– Limiter les poissons susceptibles d’être fortement contaminées à 150g/semaine (femme enceintes et allaitantes) et à 60g/semaine pour les enfants de moins de 3 ans.

Sources

60 millions de consommateurs, étude d’avril 2016,
Ministère de l’agriculture et de l’alimentation,
OMS,
Anses,
HAL archives ouvertes,
La Dépêche.

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