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Doit-on continuer à manger de la viande ?

La viande, on l’aime. On partage une bonne côte de bœuf au restaurant, on organise une fondue bourguignonne à la maison et on ne manquerait pour rien au monde le barbecue du dimanche chez les beaux-parents. La viande, l’un des aliments préférés des Français ? Paradoxalement, la consommation de viande diminue depuis plusieurs années et les consommateurs commencent à réfléchir à la qualité de ce qui se trouve dans leur assiette.

5 chiffres qui dérangent

1 – 317 000 000 000 de kilos

Ce chiffre vous a donné mal à la tête ? Nous aussi ! 317 milliards de kilos, c’est pourtant la production mondiale de viande en 2016, soit le poids de plus de 566 000 Airbus A380 (avec passagers) !

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2 – 86,3 kilos

C’est la quantité de viande consommée en moyenne par un Français en 2014. Ce n’est pas pour vous faire peur, mais un Français pèse en moyenne 79 kilos. Vous mangez donc un homme chaque année. À titre de comparaison, en 1900, cette consommation était « seulement » de 40 kg par an et par habitant.

3 – 14,5 %

C’est la part des gaz à effet de serre émis par l’élevage, part supérieure au secteur des transports. Un tour du périphérique en voiture serait donc moins nocif pour l’environnement qu’une côte de bœuf.


4 – 4300 g de CO2

C’est l’empreinte carbone de 150 g de bœuf, alors que celle de 150 grammes de carottes est de 45 g de CO2. Verdict : la carotte, on la croque !

5 – 22 %

C’est la part de viande produite et commercialisée en Europe qui est finalement perdue ou gaspillée. Imaginez donc que pour 5 steaks achetés chaque semaine, vous en jetez un. 52 steaks jetés annuellement à 15 € le kilo, ça fait réfléchir, non ?

Viande, faut-il arrêter d'en consommer ?

Ces chiffres astronomiques mais pourtant réels semblent avoir éveillé les consciences. Depuis les années 90 en effet, la consommation de viande en France a globalement diminué.

Pourquoi mange-t-on moins de viande ?

1 – Le prix

Le porte-monnaie des Français s’étiole et consommer de la viande au quotidien devient un luxe qui n’est plus à la portée de tout le monde. Au niveau global, les volumes de viandes achetés ont reculé de 3 % en 10 ans alors que les sommes dépensées ont augmenté de 17 %, du fait d’une élévation du prix moyen de 21 %, soit environ 1,70 euro en plus par kilo de produit fini.

2 – Une sensibilité accrue à l’environnement

L’Homme semble prendre progressivement conscience de son impact sur la planète. Les scandales alimentaires se multiplient, les vidéos filmées dans les abattoirs heurtent les sensibilités et l’élevage de masse fait réfléchir. La viande n’est nullement supprimée des assiettes mais sa quantité est cependant amoindrie.

3 – La santé

En 2015, un rapport de l’OMS a souligné une corrélation entre une consommation abusive de viande rouge et certains cancers. Ce rapport, très largement diffusé, a probablement incité le consommateur à prendre conscience de l’impact de son alimentation sur sa santé. Forcément, entre un steak et une bonne santé, le choix est fait !

Manger moins (et mieux) de viande, la solution ?

Manger moins et mieux de viande, la solution ?

Nous avons découvert le petit bijou de Gilles Daveau, Manger moins (et mieux) de viande, coédité par Actes Sud et Kaizen, aux collections « Je passe à l’acte ». Un ouvrage concis et limpide dont nous avons tiré quelques enseignements.

 Les 5 conseils à suivre pour une consommation de viande raisonnée

1 – Adapter un plat du quotidien en y ajoutant un légume doux ou un féculent, tout en diminuant légèrement la part de viande et en la préférant de meilleure qualité.

2 – Faire la part belle aux légumineuses. Car elles constituent un formidable atout au service de la protection du climat et l’une des conditions de la suffisance alimentaire mondiale de ce siècle.

C’est la faim des haricots ? Tout savoir sur les légumineuses et les cuisiner en 5 recettes

3 – Favoriser les marques et labels. Chaque marque veille à mettre en avant des critères spécifiques comme l’origine ou la sélection des espèces. Dirigez-vous vers « Label rouge » ou « Agriculture biologique » qui sont les deux seuls labels officiels garantissant l’ensemble du mode de production.

4 – Le poisson, une option ? Il constitue certes une alternative, mais l’ANSES recommande de limiter sa consommation à deux fois par semaine, en raison de ses teneurs en PCB et métaux lourds.

5 – À rythme trop chargé, alimentation trop peu équilibrée. Notre quotidien impliquerait trop de plats préparés, de sandwichs et de repas au restaurant le midi. Et la viande est omniprésente. Vous avez prévu une bonne ratatouille accompagnée de riz ce soir ? Doublez les doses, vous en aurez pour votre pause déj’ de demain midi !

Et pour terminer, laissez place à l’imagination et à la créativité. Il ne s’agit pas de renoncer à la viande, mais d’apprendre à la consommer différemment, et avec modération.

Comment faire manger quatre fois moins de viande à tous les bons vivants ?

Contenu relu et validé par une diététicienne WeCook.

Sources

Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Bon pour le climat
– GIEC, 5e rapport sur les changements climatiques et leurs évolutions futures, 2015
FranceAgrimer
Organisation Mondiale de la Santé
ANSES