L’infection urinaire, ou cystite, est la bête noire de nombreuses femmes. Bien souvent sans gravité, les douleurs sont néanmoins fréquentes et peuvent récidiver. Mais qu’est exactement l’infection urinaire ? Quelles en sont les causes et les origines ? Comment la traiter ? LQDP vous explique tout.
Tout savoir sur l’infection urinaire
La cystite est une infection urinaire localisée au niveau de la vessie – on parle de cystite aiguë – provoquée dans près de 9 cas sur 10 par la bactérie Escherichia coli, sinon par d’autres micro-organismes du microbiote urinaire. Cette bactérie, naturellement présente dans le microbiote intestinal, est à l’origine de la cystite dès lors qu’elle pénètre dans l’urètre puis la vessie pour se multiplier. Il faut savoir que près d’une femme sur deux souffre d’un ou plusieurs épisodes de cystite aiguë, avec notamment deux pics d’observation : aux prémices de l’activité sexuelle et après la ménopause.
Bien que concernant très largement les femmes, il existe aussi des cas d’infection urinaire chez l’homme. Particulièrement rare chez l’homme jeune – du fait de la longueur de l’urètre –, l’infection urinaire peut survenir en cas de cancer de la prostate ou d’adénome de la prostate (hypertrophie de la prostate) chez l’homme âgé.
Infection urinaire, quels symptômes ?
Les symptômes les plus régulièrement observés sont :
– Envies pressantes d’uriner (urgenturie) ;
– Besoinsd’uriner très fréquents sans évacuer beaucoup d’urine (pollakiurie) ;
– Brûlures ou douleurs en urinant ;
– Sensation de poids dans le bas ventre ;
– Urines troubles, avec odeur inhabituelle et parfois des traces de sang.
En cas de fièvre ou de douleurs lombaires, il est impératif de rapidement consulter son médecin car ce ne sont pas des symptômes usuels de l’infection urinaire.
Quels facteurs sont en cause ?
L’infection urinaire peut être la conséquence de divers facteurs comme :
– La faible longueur de l’urètre, facilitant l’introduction anormale de micro-organismes dans la vessie ;
– L’incontinence urinaire ;
– Les rapports sexuels, notamment avec utilisation de spermicides ;
– Le déficit en œstrogènes après la ménopause ;
– La compression de la vessie par l’utérus, favorisant un ralentissement de l’écoulement de l’urine.
Certaines maladies ou anomalies anatomiques, comme des malformations de l’appareil urinaire, favorisent l’infection urinaire. Les maladies dites neurologiques comme la sclérose en plaques peuvent favoriser la cystite (car la vidange complète de la vessie est empêchée), mais c’est aussi le cas d’une maladie chronique bien connue, le diabète. En effet, la présence de sucre dans les urines favorise la prolifération des bactéries et augmente le risque d’infection urinaire. L’infection peut en outre apparaître suite à une infection sexuellement transmissible comme la Chlamydia ou le gonocoque.
Enfin, la cystite est parfois liée à des origines dites mécaniques : l’hygiène, des vêtements ou dessous en matières synthétiques ou trop moulants, favorisant de fait l’humidité et le transfert de germes de la zone anale à la zone urinaire (d’où la nécessité de s’essuyer de l’avant vers l’arrière aux toilettes).
Traiter l’infection urinaire… avec des remèdes naturels !
Si dans près d’un cas sur deux l’infection urinaire guérit sans avoir recours à un traitement, lorsque ce dernier est nécessaire, ce sont les antibiotiques qui sont prescrits. Néanmoins, l’infection peut devenir résistante voire chronique et les traitements inefficaces. C’est ce que l’on nomme antibiorésistance, ou effet pervers des antibiotiques. Alors, pourquoi ne pas songer à des alternatives naturelles ?
Les boissons diurétiques
Une fois l’infection urinaire installée, il est nécessaire d’agir en drainant l’infection hors du système urinaire et les boissons aux propriétés diurétiques constituent un formidable allié du drainage. Votre premier allié sera l’eau riche en magnésium, suivie par le thé vert et le jus de canneberge. Néanmoins une vigilance s’impose avec le thé vert, comme l’explique Benjamin Dupré sur Apoticaria, le blog des produits naturels (en savoir plus) : en effet, certains thés verts peuvent augmenter l’acidité des urines et accroître la sensation de brûlure.
Quelques précautions doivent aussi être appliquées chez la femme enceinte, particulièrement en proie aux infections urinaires. Si nombre de médicaments et d’antibiotiques sont proscrits durant la grossesse, le thé vert est lui à limiter car il contient de la théine voire de la caféine.
Les plantes
La canneberge est un traitement contre la cystite qui a traversé les âges. En effet, sa variété Vaccinium Macrocarpon constitue à ce jour la voie naturelle la plus reconnue dans le traitement de l’infection urinaire. Elle contient un principe actif nommé proanthocyanidine (PAC), qui permet de limiter l’adhésion de bactéries type Escherichia coli sur les parois des voies urinaires, empêchant ainsi la stagnation bactérienne et sa prolifération.
En cas d’infection urinaire chez un(e) diabétique de type 1, la consommation de jus de canneberge doit être accompagnée d’un contrôle de la glycémie. Car si la proanthocyanidine n’a pas d’impact sur la glycémie, le fructose présent dans le jus de canneberge peut lui l’augmenter.
La bruyère en tisane peut également contribuer au soin de la cystite. Les fleurs de bruyère contiennent en effet un anti-inflammatoire naturel – l’acide ursolique – et un antiseptique des voies urinaires – l’arbutoside. L’extrait de pépins de pamplemousse, riche en flavonoïdes, ou l’origan, composé majoritairement de carvacrol (un anti infectieux naturel), sont aussi régulièrement plébiscités afin de renforcer les défenses et lutter contre l’infection.
D’autres plantes, au renom moindre, sont aussi régulièrement vantées pour leur rôle dans le traitement de la cystite, parmi elles la verge d’or, les échinacées ou bien le pissenlit. Néanmoins, ces plantes comportent nombre de contre-indications, il est donc nécessaire de consulter un spécialiste avant d’envisager leur utilisation.
L’alimentation
Eh oui, le régime alimentaire ne doit pas être négligé. Lors de la digestion, ce que nous avons ingéré va être décomposé en résidus alimentaires de deux types : les résidus alcalins et les résidus acides. Or, une alimentation dite trop acidifiante va augmenter le risque de cystite. Mais il n’est nullement question de supprimer les aliments dits acides – qui sont aussi des nutriments de base – mais de veiller aux quantités et de favoriser les aliments alcalinisants.
Aussi, surveillez votre consommation de produits laitiers, de matières grasses, de céréales et de protéines animales qui sont des aliments acidifiants et favorisez au contraire les fruits et légumes (fraises, raisins, bananes, asperges, légumes verts feuillus, carottes…), les légumineuses (noix de cajou, amandes…) ou encore certaines huiles (d’olive, de coco…). Certains aliments étant parfois trompeurs (la tomate est acidifiante), la meilleure solution est de combiner aliments alcalinisants et acidifiants.