Le syndrome de fatigue chronique (SFC) se manifeste par une fatigue extrême, des maux de tête, des difficultés à se concentrer mais aussi des douleurs musculaires. Tous ces symptômes peuvent aussi être ceux de différentes maladies, ce qui fait du SFC une pathologie difficile à diagnostiquer. Mais les recherches avancent. Explications.
Le syndrome de fatigue chronique : un syndrome avec trop de symptômes
Le syndrome de fatigue chronique (SFC), ou encéphalomyélite myalgique (EM), affecterait entre 17 et 24 millions de personnes dans le monde. Ces chiffres montrent bien la difficulté pour repérer cette pathologie. Elle présente en effet des symptômes tellement variés qu’il est difficile de la diagnostiquer. Conséquence, les malades se sentent incompris quand ils ne sont pas soupçonnés d’imaginer leur maladie.
Le SFC est difficile à diagnostiquer du fait de la pluralité des symptômes. En effet, les patients évoquent une fatigue mais aussi des douleurs articulaires, musculaires, des maux de tête, un sommeil non réparateur, etc. Tous ces symptômes peuvent se retrouver en présence de maladies comme le cancer, l’anémie, l’hépatite, l’apnée du sommeil, etc. En plus de cette difficulté, les professionnels de santé ne sont pas d’accord entre eux, pour donner une définition claire de ce syndrome. Malgré tout, ils reconnaissent tous des symptômes communs : une fatigue qui persiste depuis plus de 6 mois non soulagée par le repos et qui diminue les activités quotidiennes d’au moins 50 %.
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Un dépistage nanoélectronique pour diagnostiquer le syndrome de fatigue chronique
Cette pathologie, jusqu’à présent ne se diagnostique qu’après avoir éliminé toutes les autres maladies. Il n’existe aucun test ni analyse capable de poser de façon certaine le diagnostique de SFC. C’est parce que le fils du Pr Ron Davis, professeur de biochimie et de génétique à l’université de Stanford (États-Unis), souffre de cette maladie depuis 10 ans, que la recherche sur cette maladie a avancé. Le Pr Davis s’est associé au Pr Rahim Esfandyarpour, chercheur en ingénierie électrique et informatique à l’université de Californie à Irvine. Ils ont publié leurs résultats dans la revue PNAS. Ils ont réussi à mettre au point un test nanoélectronique capable de repérer le SFC à partir d’une molécule d’énergie déficiente, l’ATP. « En comparant la réponse électrique des cellules immunitaires et du plasma soumis à un stress hyperosmotique chez 40 personnes – 20 patients atteints du SFC modéré à sévère versus 20 personnes non atteintes – nous avons découvert de fortes différences dans les réponses électriques mesurées, procurant ainsi la base d’une signature diagnostique potentielle pour le SFC. »
Ce test est non seulement très sensible mais aussi et surtout peu cher, ce qui permettrait une mise sur le marché très rapide.
Electronique, médecine et intelligence artificielle
Cette étude prouve non seulement qu’il faut prendre au sérieux les patients souffrant de ce syndrome mais que l’association de plusieurs technologies peut aussi être un succès en médecine.
« Dans cette étude, nous avons tiré parti des progrès réalisés dans la microfabrication, la détection électrique directe des propriétés cellulaires et moléculaires, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique afin de développer un test sanguin capable d’offrir un biomarqueur diagnostique et une plate-forme de dépistage médicamenteux pour le syndrome de fatigue chronique (SFC) », explique le Pr Rahim Esfandyarpour.
Enfin, les chercheurs ont déjà identifié un médicament candidat et espèrent pouvoir le tester dans un futur essai clinique chez des patients atteints de SFC.
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Sources
– FNAS,
– Le Quotidien du Médecin,
– Association Française du Syndrome de Fatigue Chronique.