Agir sur le microbiote pour soulager l’endométriose ?

L’endométriose est une affection qui touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer. Les cellules de l’endomètre ne se développent pas au niveau de l’endomètre, mais envahissent les ovaires, trompes de Fallope ou même vessie. Et ceci crée des douleurs extrêmes chez la femme. A priori, cette pathologie n’a rien à voir avec le microbiote ! Eh pourtant : il jouerait un rôle dans l’inflammation impliquée dans l’endométriose, et dans sa progression.

Une souche bactérienne pour limiter la progression de l’endométriose

Une étude expérimentale a montré que Lactobacillus gasseri pouvait intervenir dans la qualité de vie de la femme atteinte d’endométriose. Cette bactérie est présente dans le microbiote vaginal mais aussi dans le microbiote intestinal. L’administration de cette souche chez des femmes atteintes d’endométriose a permis :
– Une diminution des lésions de l’endomètre,
– Une diminution du volume de ces lésions,
– Elle apaise les douleurs lors des règles.

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L’administration de cette souche, durant 21 jours chez les femmes, a permis d’améliorer la qualité de vie chez celles-ci. D’ailleurs, ces résultats sont corrélés avec une autre étude de 2011 qui abonde dans le même sens : des patientes traitées avec Lactobacillus gasseri connaissent un soulagement significatif comparativement à des femmes traitées avec un placebo.
Cette souche bactérienne stimulerait en effet l’activité de cellules, dites NK (cellules du système immunitaire). Or ces cellules permettent d’éliminer naturellement les cellules anormales dans le corps. Les cellules NK permettent ainsi de diminuer le temps de survie des cellules de l’endomètre qui prolifèrent dans d’autres lieux que l’endomètre.

L’endométriose : une pathologie difficile à soigner

Si les chercheurs s’intéressent autant à l’effet de souches sur la prise en charge de l’endométriose, c’est que les traitements de l’endométriose sont parfois limités. Et que de nouvelles alternatives pourraient donner espoir à la population féminine touchée par cette pathologie, souvent mal diagnostiquée. À ce jour, les traitements qui existent sont :
– Les traitements hormonaux ou hormonothérapie pour empêcher la survenue des règles,
– De façon plus ponctuelle, et si l’hormonothérapie n’est pas efficace, on propose une cure de ménopause artificielle. Sur une durée plus ou moins long terme, cette cure nécessite des actions limitant également les effets secondaires liées à cette ménopause précocement avancée (bouffées de chaleur, déminéralisation osseuse, sécheresse de la peau, etc.),
– Un traitement chirurgical en dernier recours.


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Comment bien vivre malgré son endométriose

Comme dit précédemment, l’endométriose est une pathologie particulièrement douloureuse, qui altère la qualité de la vie de la femme. Sachez qu’il vous faut en parler à votre médecin ou tout autre professionnel de santé, qui déjà pourra vous orienter au mieux pour soulager vos douleurs. Adaptez également votre mode de vie face à la fatigue liée à cette pathologie. Reposez-vous dès que vous en avez l’occasion. Et au travail, prenez rendez-vous avec le médecin du travail pour voir quelles sont les possibilités pour aménager votre poste.

Au-delà de la douleur ressentie, l’endométriose a un impact lourd sur la relation de couple : perte de libido et sautes d’humeurs sont souvent les conséquences des traitements hormonaux. Le risque d’infertilité lié également à l’endométriose cause aussi une lourde charge mentale qui joue également un rôle sur la libido. N’hésitez pas à en discuter avec un psychologue ou sexologue qui saura également vous orienter au mieux.

Mangez mieux : la nutrition aide face à cette pathologie ! Bonnes graisses (notamment les omégas 3), légumes verts, agrumes, céréales sans gluten, peu de viande et des aliments sans pesticides/polluants ou perturbateurs endocriniens sont des aliments à privilégier.

les 5 aliments à éviter pour lutter contre l’endométriose

Sources

Haute Autorité de Santé,
Association française de lutte contre l’endométriose,
– Laschke MW, Menger MD, « The gut microbiota: a puppet master in the pathogenesis of endometriosis? », Am J Obstet Gynecol., 2016 Jul; 215(1):68,
– – Itoh H, Uchida M et al., Song L, « Lactobacillus gasseri OLL2809 is effective especially on the menstrual pain and dysmenorrhea in endometriosis patients : randomized, double-blind, placebo-controlled study », Cytotechnology, 2011 Mar; 63(2):153-61
– Itoh H, Sashihara T, Hosono A, Kaminogawa S, Uchida M., « Lactobacellus gasseri OLL2809 inhibits development of ectopic endometrial cell in peritoneal cavity via activation of NK cells in a murineendometriosis model. », Cytotechnology, 2011 Mar; 63(2):205-10,
La Nutrition,
Nutrinfo,
Nutrilife.

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