Le lait de vache mérite-t-il qu'on en fasse tout un fromage ?

Le lait de vache mérite-t-il qu’on en fasse tout un fromage ?

Depuis plusieurs années, le lait de vache fait polémique. Impopulaire, pas vraiment indispensable à notre santé, on peut lire tout et son contraire sur le lait de vache. LQDP fait le point.

Le lait n’est pas populaire

Depuis l’apparition de l’Homme et son évolution, le seul lait consommé autrefois, était celui de la mère à la naissance, jusqu’au sevrage. La consommation de lait et de produits laitiers a commencé au début de l’élevage. Des archéologues ont retrouvé des traces de consommation de laitages dans des poteries en Grande Bretagne, vieilles de 6 000 ans.

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Jusqu’au XIXe siècle, le lait n’est pas populaire. Répandu seulement à la campagne et utilisé pour la fabrication du beurre et des fromages. En revanche, il n’est pas bu en tant que tel, car on considère qu’il est trop sale, il se conserve mal et tourne avec le temps… Par contre, à la fin de ce siècle, l’élevage de la viande favorise l’élevage de la vache laitière. De plus, la pasteurisation voit le jour et permet une augmentation de consommation de lait. Au XXe siècle, les laitages commencent à s’installer dans les habitudes alimentaires et l’invention du réfrigérateur permet sa conservation.

Quand le lobbying du lait commence

Dans les années 20, Les industries laitières vendent à des prix très bas le lait dans les écoles pour combattre la malnutrition et persuader la population que le lait est un aliment idéal. Cette démarche a débuté en Grande-Bretagne. En France, en 1926, un office du lait a été créé pour distribuer du lait dans les écoles également. Quelques années plus tard, un Comité national de propagande du lait, des beurres et des fromages, naît dans le but de sensibiliser la consommation de lait et de produits laitiers, soutenu par les organismes en charge de distribuer le lait. Les États-Unis inaugurent en 1940 la distribution de lait dans certaines écoles de Chicago.


La recherche incrimine le lait de vache

Une étude a été menée pendant deux ans en Nouvelle-Zélande. Durant cette période, des adolescentes ont eu une supplémentation en laitages. A la fin de cette expérience, les résultats ont permis de distinguer une diminution de leur densité minérale osseuse.

Par ailleurs, des chercheurs britanniques ont étudié l’équilibre acido-basique de l’organisme d’adolescents de 16 à 18 ans. Ces personnes consommaient régulièrement du lait, du fromage ainsi que des quantités non négligeables de viande et de céréales.  Les conclusions de ces recherches ont montré que cet équilibre est fortement perturbé, et qu’il a tendance à être plus acide que la normale.

Les produits à base de lait de vache néfastes à équilibre acido-basique

Notre corps est constitué de manière à tolérer une alimentation ni trop acide, ni trop alcaline. Ce qu’il faut retenir, c’est que notre organisme est un peu plus basique (ou alcalin) qu’acide. Par exemple, le pH du sang est compris entre 7,35 et 7,45 (de 0 à 7 le pH est dit « acide » et de 7 à 14 le pH est dit « basique » ou alcalin).

Une alimentation riche en végétaux par exemple, neutralise les acides (car ils apportent des sels de potassium qui sont basiques). Tandis que les protéines et les céréales apportent de l’acide chlorhydrique, phosphorique et sulfurique. Un excès de consommation de céréales, de viandes, de produits laitiers, de sel et une moindre consommation de fruits et légumes engendre une alimentation trop acide pour l’organisme. En d’autres termes, ces habitudes alimentaires augmentent les pertes en calcium.

Mais le corps s’adapte à des fluctuations de pH. En effet, l’organisme qui est alors trop acide, puise dans les os des substances alcalinisantes (le citrate de calcium ou le bicarbonate de calcium) pour amener l’organisme à un pH plus basique. A long terme, les os se fragilisent et le risque d’ostéoporose augmente…

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Les recommandations nutritionnelles pour le calcium

On calcule les ANC (apports nutritionnels conseillés) en France à partir de l’équilibre calcique : les pertes de calcium doivent être équivalentes aux apports.
Notre organisme a besoin de 550 mg de calcium mais l’urine ou la sueur éliminent une partie du calcium. Donc l’organisme absorbe seulement 35 à 40% du calcium. Pour combler ces pertes, les recommandations ont alors été fixées à 900 mg pour l’adulte. Cette quantité de calcium représente environ 3 produits laitiers, ce que préconise un des repères nutritionnels du PNNS.
Mais ce que nous ne savons pas, c’est que ce calcul a été réalisé à partir d’un régime acidifiant, riche en protéines et en sel.
Bon à savoir !

Au Japon, sur l’archipel d’Okinawa, les habitants courent 3 à 4 fois moins de risque de développer un cancer, de l’ostéoporose ou des maladies dégénératives. Leur alimentation se constitue principalement de végétaux (fruits et légumes, algues…) et de produits de la mer. Ils ne consomment pas ou peu de laitages.

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En résumé ce qu’il faut retenir…

Ce sont les industries laitières et leurs médecins, scientifiques et nutritionnistes travaillant pour elles, qui dirigent et financent la plupart des grandes institutions : instances officielles, organisations gouvernementales, colloques scientifiques… Leur unique but est de faire consommer le plus de laitage possible. De plus, la plupart des spécialistes en nutrition humaine de l’Afssa qui sont en charge de conseiller la population française sur l’équilibre alimentaire et l’amélioration de notre état de santé, travaillent, pour la majorité des membres, en collaboration avec l’industrie laitière.
Les besoins en calcium sont en réalité plus bas que ce que nous indiquent les ANC. Les trois produits laitiers ne sont pas indispensables et notre vie n’en dépend pas ! Nous pouvons très bien se passer de ce groupe d’aliments. Ou bien continuer à consommer du lait et des laitages de temps en temps par plaisir.

Contenu relu et validé par une diététicienne WeCook.

Références sur le lait

Vegan, Marie Laforêt, Editions La Plage 2014
Lait, mensonges et propagande, Thierry Souccar Editions, 2008, Vergèze (France)

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