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Syndrome métabolique, syndrome de la bedaine : le mal du siècle ?

Le syndrome métabolique n’est pas en soi une maladie mais se définit par la présence de plusieurs troubles physiologiques et biochimiques. Le syndrome métabolique, également appelé syndrome X ou syndrome de la bedaine est un vrai fléau à l’échelle mondiale.

Plusieurs définitions pour un même syndrome

Ce syndrome a été pressenti pour la première fois dans les années 1920, par Kylin. Plusieurs définitions se sont ensuite succédé entre 1998 et 2005 : définition de Vague, définition de Reaven, celle de l’OMS, de l’EGIR en 2002 et encore plusieurs autres ! Il y a eu autant de définitions car il faut savoir que celle-ci peut différer d’un pays à un autre et d’un organisme de santé à un autre.

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La première définition officielle a été donnée en 1999 par l’OMS. Mais une autre a également été proposée par le NCEP-ATP III (National Cholesterol Education Program Adult Treatment Pannel III).  À l’heure actuelle, ces deux définitions sont les principales et elles ont en commun la prise en compte d’une association de facteurs de risque : hypertension artérielle, hypertriglycéridémie, HDL-cholestérol bas, obésité et élévation de la glycémie.

Pour dire qu’une personne est atteinte du syndrome métabolique, il faut qu’au moins 3 de ces critères soient remplis :


Prévalence française et dans le monde du syndrome métabolique

La prévalence du syndrome métabolique varie entre les pays maiségalement en fonction de la définition choisie, de la méthodologie de recensement… Aux Etats-Unis, un quart de la population est touché par le syndrome métabolique et 40% de ces individus ont plus de 50 ans. En Europe, c’est 15% de la population qui est touchée et encore une fois, elle concerne un tiers des seniors. En France, la présence d’un syndrome métabolique associe la présence de plusieurs critères :
– Hypertension artérielle,
– Obésité abdominale,
– Insulino-résistance,
– Troubles lipidiques tels qu’une augmentation des triglycérides, une diminution du HDL-cholestérol.

Selon cette définition, la prévalence du syndrome métabolique est passée, entre 1998 et 2002, de 11% à 12,8% chez les hommes et de 7% à 8,8% chez les femmes. On constate donc une augmentation lente, qui malheureusement, est constante au fil des années.

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Les causes du syndrome métabolique

On estime que le syndrome métabolique se développe à cause d’une résistance à l’insuline. Cependant, on ne connaît pas l’origine de cette résistance à l’insuline. Serait-elle due à une question d’hérédité ? Serait-elle due au tissu adipeux viscéral ? Quoi qu’il en soit, l’environnement joue également un rôle important : la sédentarité, une alimentation trop riche, le tabac et le manque de sommeil participent à une accumulation de graisse au niveau viscéral, augmentant ainsi le risque de syndrome métabolique.

Les conséquences liées au syndrome métabolique

Le syndrome métabolique peut longtemps rester asymptomatique. Cependant il peut entraîner de graves conséquences. En voici une liste non exhaustive :

Apparition du diabète de type 2

La résistance à l’insuline engendrée par les dépôts de graisse viscérale pousse le pancréas à sécréter toujours plus d’insuline pour maintenir la glycémie à une valeur normale. Sauf que sur le long terme, le pancréas va s’épuiser et cela aboutira à une hyperglycémie chronique : c’est l’installation du diabète de type 2. Une glycémie à jeun élevée est d’ailleurs un paramètre qui permet de dire qu’une personne est atteinte d’un syndrome métabolique !

Apparition d’une dyslipidémie

Les anomalies lipidiques sont des paramètres qui permettent de dire qu’une personne est atteinte d’un syndrome métabolique ! On remarque une augmentation du taux de LDL-cholestérol, le mauvais cholestérol, une augmentation du taux de triglycérides. Ces excès de mauvaises graisses détériorent progressivement les artères, favorisent l’apparition de plaques d’athérome, augmentent le risque de maladies cardiovasculaires…

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Apparition d’une hypertension artérielle

L’hypertension n’est pas un paramètre qui permet de définir le syndrome métabolique. Mais aujourd’hui, le lien entre hypertension et syndrome métabolique commence à être de mieux en mieux compris. Il semblerait que les adipocytes, outre le fait de stocker les graisses, sécrètent aussi des substances dont notamment de l’angiotensinogène. Cette molécule permet la synthèse de l’angiotensine, une hormone qui exerce une activité vasoconstrictrice sur les vaisseaux sanguins.

Apparition de troubles hépatiques

Les personnes souffrant de ce syndrome ont également plus de risque de développer une maladie métabolique du foie. Des graisses s’accumulent au niveau du foie pouvant aboutir à une cirrhose.

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Apparition de troubles gynécologiques

Le syndrome métabolique augmente le risque de syndrome des ovaires polykystique, diminuant ainsi la fertilité chez les femmes. Le syndrome des ovaires polykystique ou SOPK, associe une perturbation du fonctionnement normal des ovaires à des anomalies métaboliques (résistance à l’insuline notamment). Typiquement, on le repère chez des femmes en obésité ou ayant des problèmes de pilosité, qui ont du mal à avoir un enfant et qui ont de longs cycles irréguliers. D’autres combinaisons de symptômes peuvent être possibles.

Apparition de troubles respiratoires

L’accumulation de graisses au niveau viscéral va aussi avoir une incidence au niveau respiratoire. Le risque d’apnée du sommeil est augmenté en cas de syndrome métabolique.

Prise en charge du syndrome métabolique

La prise en charge repose en premier lieu sur la perte de poids en associant alimentation variée et équilibrée et activité physique régulière. Des traitements médicamenteux sont souvent nécessaires également pour corriger les dyslipidémies, normaliser la glycémie, faire baisser les chiffres de pression artérielle…

Sources

– Fédération française de cardiologie, Zoom sur le syndrome métabolique,
– 
La diététique, Nicolas Aubineau, Syndrome métabolique,
– DU Obésité et syndrome métabolique : prise en charge médicale, psychologique et diététique

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