« Il est essentiel de prendre un temps de réflexion sur ses nouvelles aspirations professionnelles, souligne Aline Bailly, responsable de la Maison des patients et des proches de l’Institut Curie. Avec le cancer, le bouleversement émotionnel est tellement intense que les priorités changent ». Changement de point de vue, de valeurs, volonté de s’investir dans une activité qui ait plus de sens, plus humaine et altruiste, beaucoup de patient(e)s se tournent vers la reconversion professionnelle. La Maison des patients et des proches propose d’échanger avec des interlocuteurs compétents pour anticiper ce virage pro lors d’ateliers de reprise d’emploi animés par les assistantes sociales de la Caisse Régionale d’Assurance Maladie d’Ile-de-France. Les patients sont aussi invités à participer à des ateliers théâtre pour booster la confiance en soi.
Le temps partiel thérapeutique
Celles et ceux qui décident de reprendre leur poste dans l’entreprise peuvent solliciter un temps partiel thérapeutique. Il est prescrit pour une durée de trois ans maximum par l’oncologue ou le médecin traitant puis validé par le médecin-conseil de l’Assurance maladie. Pendant toute la durée du temps partiel thérapeutique, l’employeur rémunère son salarié en fonction des heures travaillées et la caisse de Sécurité sociale lui verse des indemnités journalières. Une disposition qui fut nécessaire pour Valérie, 49 ans, encore harassée par la fatigue. « La plupart de mes collègues considérait le cancer comme une histoire ancienne, comme si tout était réglé et qu’il n’avait jamais existé. C’était troublant… Je devais redoubler d’efforts pour masquer la fatigue toujours présente, les journées étaient très longues ». La fatigue n’est pas la seule à jouer les « prolongations » après la fin des traitements. La douleur, les troubles du sommeil et de concentration, (liés à la radiothérapie, à la chimiothérapie ou à la chirurgie) persistent plusieurs mois.