Microbiote intestinal, cerveau et dépression

Microbiote intestinal, cerveau et dépression : et si tout était lié ?

Vous êtes fatigué, angoissé, voire à la limite de la dépression ? Et malgré des cures de magnésium ou de vitamine C, malgré des doses de comprimés de guronsan absorbés, malgré des heures passées sous le soleil pour retrouver votre moral et votre peps, vous êtes toujours aussis las et vous ne savez pas d’où vient cet état de fatigue ? Et bien nous avons peut-être la réponse ! Microbiote intestinal, cerveau et dépression, quelque chose nous dit que tout serait lié.

Le rôle du microbiote dans l’induction de l’anxiété et de la dépression

Aussi inattendu que cela puisse être, nos toutes petites bactéries qui ne sont même pas visibles à l’œil nu jouent un rôle dans nos humeurs. Et ces bactéries vivent dans nos intestins. Alors là, c’est le pompom ! Des bactéries intestinales qui ont un impact sur nos humeurs ? C’est pourtant ce que démontrent de nombreux travaux. D’ailleurs, les bactéries qui joueraient un rôle dans la dépression sont appelées des psychobactéries.

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L’intestin, avec ses 40 milliards de bactéries de plus de 100 espèces différentes nous livre encore beaucoup de mystères. Et un dialogue cerveau-bactéries existe via différentes voies. La voie sanguine, immunitaire, endocrinienne ou encore nerveuse. Cette dernière, grâce au nerf vague, serait une voie très utilisée pour comprendre le lien entre microbiote intestinal, cerveau et dépression.

À propos du nerf vague :


Le nerf vague : la solution anti-inflammatoire pour lutter contre la maladie de Crohn ?

L’impact des bactéries sur la dépression et l’anxiété

Depuis 15 ans, des études expérimentales montrent l’impact des bactéries sur la dépression et l’anxiété.
En 2004 tout d’abord, une équipe japonaise montre que des souris dépourvues de bactérie (souris dites « axéniques ») sont plus stressées que des souris porteuses de bactéries. L’idée est lancée, les travaux vont affluer : le lien microbiote-cerveau est en train de naître. Par la suite, des travaux montreront que certaines bactéries intestinales modifient l’expression de gènes liés à la croissance des neurones.

Le microbiote contre les comportements anxieux

De même, des chercheurs montreront que les souris axéniques présentent un défaut de mémorisation ainsi qu’un défaut dans le comportement social. Et tout ceci est stoppé dès lors qu’on injecte un microbiote chez ces souris axéniques.
Chez une souris axénique sélectionnée pour son comportement anxieux, les chercheurs ont procédé à une transplantation fécale du microbiote d’une souris non anxieuse. Il en résulte une baisse d’anxiété et une augmentation de la mémorisation.
Autre étude intéressante : des chercheurs montrent également que le comportement anxieux des souris axéniques peut être modifié en lui administrant pendant 1 mois une souche de bactérie lactique.

Des pistes pour traiter la dépression

Tout l’intérêt des chercheurs est de trouver des applications de leurs travaux chez l’Homme. Selon Sylvie Rabot, microbiologiste « une colonisation bactérienne perturbée (par une naissance prématurée ou la prise d’antibiotiques) pourrait donc être à l’origine de troubles chez l’enfant. Si c’est le cas, on pourrait rétablir une maturation normale en agissant assez tôt sur le microbiote. »

Pour bien comprendre :

Tout savoir sur le microbiote intestinal

L’administration de probiotiques : une piste envisagée

Bien qu’il n’y ait pas de consensus, de nombreuses pistes pour l’Homme sont envisageables. La principale piste étant l’administration de probiotiques tels que Lactobacillus rhamnosus. Cette souche de bactérie a en effet déjà fait ses preuves en laboratoire, et pourrait être utilisée comme anxiolytique et antidépresseur chez l’Homme. Et il y a là un véritable enjeu de santé publique : en France, la dépression c’est 5 % des hommes et 8 à 10 % des femmes. Cela représente 3 millions de personnes en France. Et c’est aussi près de 800 000 morts chaque année par suicide.

Un microbiote qui diffère chez les patients dépressifs

Des études sur l’Homme montrent déjà des résultats intéressants. Des études norvégiennes prouvent qu’il existe des espèces bactériennes différentes entre patients dépressifs et des patients sans cette pathologie. Et plus tard, une équipe en France a administré deux souches de bactéries, Lactobacillus helveticus et Bifidobacterium longum (deux souches appelées probiotiques) à deux groupes de volontaires pendant trente jours, les résultats étant comparés à ceux de volontaires prenant un placebo. Au terme de l’expérience, une réduction significative du stress et de l’anxiété a été constatée dans le groupe « probiotique ». Et ceci serait lié à une modification de l’activité des régions cérébrales qui contrôlent les émotions et les sensations.

Au-delà de la dépression, le microbiote agirait sur d’autres pathologies !

Les probiotiques, c’est-à-dire les bactéries ayant un effet bénéfique pour l’Homme, deviennent un vaste sujet de recherche. Et on étudie actuellement beaucoup les liens entre microbiote et pathologies, notamment pour Parkinson, la sclérose en plaques, l’autisme...
Concernant le microbiote, le diabète et la santé mentale, une étude vient de démontrer que santé mentale et diabète sont liés au changement de bactéries dans le microbiome intestinal. Quant aux symptômes ou marqueurs de ces pathologies,les antibiotiques peuvent les modifier. Et les antibiotiques altèrent aussi le comportement de souris obèses, alors même qu’elles ont un régime riches en graisses.

Un pari pour l’avenir

Il y a donc de véritables pistes à explorer pour utiliser à bon escient notre microbiote. Un traitement par probiotiques ou simplement un changement de nos habitudes alimentaires (qui a un impact sur la composition de notre microbiote) pourrait être utilisé pour contrer certaines pathologies mentales, neurodégénératives et digestives. D’ailleurs, un article consacré au lien entre le microbiote intestinal et les pathologies digestives arrive bientôtRestez connectés !

Sources

– Sciences et avenir, « Le microbiote allié de notre cerveau »,
Santelog.com,
OMS,
Vitaliseur de Marion.

6 Commentaires

  1. sujet tres interessant et plein de bonnes infos.

    1. Merci Sylvain !
      N’hésitez pas à nous faire des sujets que vous aimeriez lire dans LQDP.

  2. Article très intéressant, on parle depuis longtemps des intestins comme du 2ème cerveau ; cet article donne toute sa place à notre deuxième cerveau….. Si celà peut dans un avenir proche améliorer ce que l’on appelle la dépression grâce à une amélioration de notre microbiote , et éviter ainsi les anti-dépresseurs qui ne font qu’entretenir le mal être.
    Quant aux maladies auto-immunes, RCH, lupus…. on attend , on espère que ce microbiote très prometteur trouve bientôt des alternatives aux médicaments lourds données dans les maladies auto-immunes.

  3. Chez nous changement total de ma fille autiste depuis, qu’on a soigné sa dysbiose et candida albican. Capacités intellectuelles retrouvées . Probiotiques oméga 3 magnésium mange sans lait et gluten arrêt des coups et nuits calmes.

    1. Merci d’indiquer par quelle chemin médical, vous avez mis en place ces traitements pour fille (fils autiste soigné uniquement par des psychotropes.Cldt. YB

  4. Re j’ai analysé son sang, vérifié magnésium zinc vit d , calcium vit b6 b9 b 12 , les marqueurs ig du gluten et la meilleure chose à faire selon moi c’est essayé deux mois sans gluten et lait si il y a un changement évident c’est une piste.
    Site informatif
    approcheglobaleautisme.org

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