IRM de l'intestin

L’Entéro-IRM, la cartographie de la maladie de Crohn

L’imagerie médicale occupe aujourd’hui une place centrale dans le suivi du patient qui souffre de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) et en particulier de la maladie de Crohn. L’examen de choix s’appelle « entéro-IRM ». En quoi consiste cet examen que l’on vous a prescrit ? Que va-t-on vous faire ? À quoi cela va-t-il servir ? Suivez le guide !

Entéro-IRM ?

En bon français, une « IRM » est une imagerie par résonance magnétique.
Magnétique ? En effet, l’appareil, un tunnel dans lequel le patient va se glisser, comporte un gros aimant.
Résonance ? On va utiliser des ondes de radiofréquence, comme celles des téléphones portables. Elles vont faire vibrer les noyaux d’hydrogène qui composent les tissus du corps, et fabriquer ainsi des images.
Ici, l’IRM est réalisée dans l’intestin, c’est l’ « entéro » en question.
Un liquide de contraste, avalé ou injecté, rend visible la « géographie » de votre intestin : épaisseur de la paroi, infiltration, ganglions, ulcères…

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Quand passe-t-on une   ?

C’est en général une fois le diagnostic posé, maladie de Crohn ou autre MICI, que le médecin prescrit l’entéro-IRM.

À découvrir sur le même sujet : Tout savoir sur la maladie de Crohn


Dans quel but passer une entéro-IRM ?

L’examen présente un double intérêt.

Évaluation de la maladie :

L’IRM permet de réaliser une cartographie complète de l’intestin, et éventuellement du côlon.
Elle fait le point sur l’état et l’activité de la maladie.
Elle fait apparaître les éventuelles complications.

Suivi de la maladie :

L’examen permet d’évaluer précisément l’évolution du patient.
Il témoigne de l’efficacité des traitements médicaux.

À découvrir sur le même sujet : Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI)

Que va-t-on demander au patient ?

·         Une heure avant

Le patient se présente une demi-heure à une heure avant la réalisation de l’examen. Il est à jeun. Il a apporté une bouteille d’eau d’un litre et demi. Dans certains cas, on pourra aussi demander le résultat d’une prise de sang.
Avant d’entrer en salle d’examen, il doit boire le liquide de contraste. C’est la bouteille d’eau dans laquelle on a dissous un produit à base de mannitol ou de PEG, qui pourra s’appeler en pharmacie Klean Prep ou Colopeg par exemple. Le goût varie selon les préparations, il est parfois désagréable.
Une fois le patient en tenue de combat (sous-vêtements et blouse d’examen, ni montre ni bijoux), on lui injecte un anti-spasmodique et un produit de contraste.

L’Entéro-IRM, la cartographie de la maladie de Crohn
L’Entéro-IRM, la cartographie de la maladie de Crohn

·         En salle d’examen

Le patient s’allonge sur le ventre, les bras en avant. Il entre dans le « tunnel » de l’appareil les pieds en premier. Sa tête demeure à l’entrée du tunnel. On pose sur son estomac une sangle qui transmet aux moniteurs son rythme respiratoire.
Le patient se voit proposer des bouchons d’oreille ou un casque audio qui diffuse de la musique, afin d’atténuer le bruit de l’appareil. Il a également accès à une sonnette qui alerte le personnel médical en cas de malaise.
Une fois le patient installé, on pose sur son dos un appareil qui va permettre la prise de vues.

·         Pendant l’examen

L’examen dure environ 30 minutes.
Le patient doit rester bien immobile et respirer régulièrement.
À plusieurs reprises, on demande au patient de retenir sa respiration pendant dix secondes. Ceci permet de réaliser des images en apnée.
Vers la fin de l’examen, le personnel médical injecte le produit de contraste. Ce produit, souvent à base de Gadolinium, est généralement bien toléré. Le patient peut ressentir une sensation de chaleur.

·         Après l’examen

En règle générale, le médecin communique au patient un premier commentaire des résultats aussitôt l’examen terminé. Un médecin radiologue analysera les images et communiquera l’analyse détaillée de l’examen.
Le patient peut rentrer chez lui.

L’effet indésirable noté est une diarrhée, d’intensité moyenne à forte, peu après l’examen ; il est préférable de ne pas rentrer seul, et de ne pas prendre le volant seul. On peut aussi souffrir de nausées ; il est déconseillé de manger après l’examen. En revanche, il est recommandé de boire de l’eau en quantité, sauf dans les cas d’insuffisance rénale ou cardiaque.
Dans l’ensemble, l’entéro-IRM est jugée par la majorité des patients nettement moins désagréable qu’une coloscopie.

À découvrir sur le même sujet : Tout savoir sur… la coloscopie.

Mais… Est-ce que ça fait mal ?

Guerre de 1914-1918. Irène Curie actionne une curieuse machine : un appareil de radiographie. Un « poilu », un soldat », qui voit l’appareil pour la première fois, lui demande si ça fait mal. Irène lui répond gentiment : « Pas plus qu’une photo. »
Nous vous ferons la même réponse : effets secondaires mise à part, ce n’est pas plus douloureux qu’un selfie.

·        Je suis claustrophobe !

Selon le Pr. Guy Frija, chef du service de radiologie à l’Hôpital Européen Georges Pompidou (HEGP, Paris), la généralisation de l’ IRM a permis de sa percevoir que 5 à 10 % de la population est claustrophobe. Le personnel médical est désormais formé pour vous apaiser et, le cas échéant, vous proposer un sédatif léger.

Une entéro-IRM, pour qui ?

L’examen convient à l’ensemble des patients atteints de la maladie de Crohn et d’autres MICI. Il n’est pas irradiant. C’est-à-dire que contrairement au scanner (« tomodensitométrie » ou « TDM ») qu’il tend à remplacer dans tous les cas sauf en situation d’urgence, il ne fait pas appel à une source de rayons X pour produire les images.

L’AFA : l’association ultra dynamique pour son combat contre les MICI.

Cette absence d’irradiations rend l’examen particulièrement adapté aux patients jeunes, en raison de la durée de la maladie qui nécessite un nombre important d’examens.
La maladie de Crohn n’est pas seule à bénéficier des résultats de l’entéro-IRM. Ainsi, la détection de petites lésions de la paroi de l’intestin grêle permet par exemple de diagnostiquer une anémie.
Certains patients, toutefois, ne peuvent pas passer d’IRM. Ce sont tous les malades sur lesquels on a posé des implants à composants métalliques, tels que pacemaker, valve cardiaque, éléments contenant du fer près des yeux ou de la tête.

Source

Apport de l’échographie et de l’entéro-IRM dans la maladie de Crohn (hors LAP), par Magaly Zappa et Yoram Bouhnik, Association française de formation médicale continue en hépato-gastro-entérologie.

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