Anorexie : les nouvelles thérapies • Le Quotidien du Patient

L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA) sévère, associé à une souffrance psychologique majeure. Le taux de suicide de cette pathologie est le plus important de toutes les maladies psychiatriques, d’où l’importance d’une prise en charge précoce de ce trouble. Dans cette optique, de nouvelles thérapies sont explorées. Voici lesquelles.

Qu’est-ce que l’anorexie ?

L’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire (TCA) qui se caractérise par une restriction volontaire des apports énergétiques sur une longue période, dans le but de perdre du poids.

En plus des symptômes tels que la perte de poids extrême, l’arrêt des règles, malaises…, l’anorexie engendre un grand nombre d’autres conséquences sur la santé de l’individu.

Sur le plan physique, on observe une interruption de la croissance chez les plus jeunes, une infertilité ou encore une ostéoporose qui débute assez rapidement.

Sur le plan psychique, les conséquences de l’anorexie sont également désastreuses, entraînant dépression et idées suicidaires.

Ce trouble du comportement alimentaire qui concerne majoritairement les femmes (au moins 85 % des cas), apparaît le plus souvent à l’adolescence, entre 14 et 17 ans. Néanmoins, les formes prépubères de l’anorexie, dès 9-10 ans, semblent en augmentation. La survenue d’une anorexie tardive à l’âge adulte est également possible.

On distingue deux types d’anorexie : l’anorexie restrictive et l’anorexie avec crises de boulimie (type accès hyperphagique / purgatif).

Les traitements de l’anorexie mentale

L’anorexie mentale est une pathologie lourde et complexe. Sa prise en charge est souvent longue et se déroule sur plusieurs mois, voire plusieurs années.

Elle nécessite une équipe médicale pluridisciplinaire afin d’assurer la prise en charge de ses versants somatiques et psychiques et est nécessaire afin de multiplier les chances de rémission voire de guérison des patients.

Les psychothérapies

Dans le traitement de l’anorexie mentale, la mise en place d’une psychothérapie est essentielle afin de déceler les mécanismes à l’origine du trouble. En fonction de ce que souhaite le patient, de son âge, de sa motivation et du stade d’évolution de la pathologie, plusieurs thérapies sont possibles :

les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) ;
les thérapies de soutien ;
les thérapies familiales.

La rééducation nutritionnelle et diététique

Une prise en charge diététique et nutritionnelle est nécessaire afin d’obtenir le retour progressif :

de la prise de poids, afin d’atteindre et maintenir un poids et un statut nutritionnel adapté pour les adultes ou une vitesse de croissance adéquate pour les enfants et adolescents ;
d’une alimentation spontanée, régulière, diversifiée et de choix alimentaires avec des apports énergétiques plus adaptés ;
d’une alimentation de plaisir et de la capacité à s’alimenter en société ;
des sensations de faim et de satiété.

Les nouveaux traitements de l’anorexie mentale

Dans le traitement de l’anorexie mentale, de nouvelles approches commencent à faire leurs preuves.

La remédiation cognitive dans l’anorexie mentale

Il s’agit d’une sorte de gymnastique de l’esprit qui consiste à corriger les défauts de fonctionnement du cerveau à l’aide d’exercices répétés.

La remédiation cognitive vise à aider la personne souffrant d’anorexie mentale à identifier son style cognitif, et à lui permettre de trouver de nouvelles stratégies, dans sa vie quotidienne, pour améliorer son estime de soi.

La thérapie de pleine conscience dans le traitement de l’anorexie mentale

Cette approche vise à lutter contre les pensées automatiques du patient. Elle consiste à porter son attention, intentionnellement, sur ce que l’on fait, ce que l’on pense et ressent, sans y porter de jugement. Cette thérapie de pleine conscience améliore significativement les pensées du patient concernant le rejet de sa propre silhouette, de son image corporelle et de son poids.

Vers une prise en charge médicamenteuse

En cas d’anorexie mentale, un traitement médicamenteux est éventuellement mis en place lorsqu’il existe des problèmes associés comme la dépression et l’anxiété, ou des complications somatiques. Toutefois, à ce jour, il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique pour l’anorexie mentale.

Récemment, des chercheurs de l’Inserm ont mis en lumière, dans une étude, le rôle majeur d’un neurotransmetteur appelé acétylcholine dans une partie du cerveau, le striatum. Une diminution d’acétylcholine dans le striatum pourrait entraîner la formation excessive d’habitudes pouvant conduire à une restriction alimentaire.

Ce faible taux d’acétylcholine pourrait être compensé par l’administration d’un médicament couramment utilisé pour lutter contre la maladie d’Alzheimer. Quoi qu’il en soit, l’étude est encore en cours. Elle pourrait constituer une avancée majeure dans le traitement de l’anorexie mentale…