Des études ont montré une diminution de la mortalité globale parmi des patients coronariens ou insuffisants cardiaques de plus de 65 ans ayant une obésité modérée (IMC 30-35). C’est ce qu’on appelle le paradoxe de l’obésité. Mais il a été mis à mal récemment. Explications.
La naissance du paradoxe de l’obésité
Le paradoxe de l’obésité est apparu à la suite de travaux controversés qui montraient que l’obésité pouvait être associée à une meilleure espérance de vie, surtout chez les personnes âgées. Les explications apportées à de telles conclusions sont multiples. Tout d’abord, ces études ne portaient que sur des personnes âgées de plus de 65 ans. On peut supposer qu’à cet âge ces personnes ont un bon profil métabolique et une bonne hygiène de vie. D’autre part, il ne faut pas prendre uniquement en compte l’IMC, il faut l’associer au tour de taille. L’IMC, seul, n’est pas une mesure de la composition corporelle et ne permet donc pas d’évaluer l’obésité abdominale, qui est associée au syndrome métabolique et donc au risque cardiovasculaire.
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Enfin, dernière raison et certainement pas la moindre si les personnes obèses semblent vivre plus longtemps avec une maladie cardiaque, c’est simplement parce qu’elles sont en général diagnostiquées plus tôt.
Le surpoids, ennemi du cœur
Mais deux études récentes ont montré que le surpoids n’était pas un bienfait pour la santé du cœur. La première a comparé les dossiers médicaux de près de 297 000 adultes entre 2006 et 2010. Elle a montré que le risque cardiovasculaire augmente en fonction du tour de taille et de l’IMC. Les personnes ayant un IMC entre 22 et 23 (correspondant à une corpulence normale) ont moins de risques, au-delà il augmente rapidement.
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La seconde étude arrive à la même conclusion. Menée auprès de 190 000 personnes entre 1964 et 2015, les risques d’incidents cardiovasculaires sont plus élevés pour les personnes en surpoids ou obèses.
Les résultats montrent également que les hommes obèses entre 40 et 59 ans ont un risque plus élevé (67 %) d’accident vasculaire cérébral, d’infarctus ou d’insuffisance cardiaque que les hommes de poids normal. Chez les femmes ce risque est plus élevé (85 %). A cela s’ajoute une espérance de vie moindre pour les hommes obèses (-1,9 ans) et pour les femmes obèses (-3,4 ans).
La seule conclusion qui s’impose pour celles et ceux qui hésiteraient encore à faire un effort est la réflexion d’une professeure de médecine, « quand on est dans la zone du surpoids ou de l’obésité, perdre quelques kilos ou plus si possible ne fera qu’améliorer la santé ».
Sources
– The impact of confounding on the associations of different adiposity measures with the incidence of cardiovascular disease: a cohort study of 296 535 adults of white European descent », European Heart Journal, 39 (17), mai 2018, p. 1514–1520.
– Sadiya S. Khan « Association of Body Mass Index With Lifetime Risk of Cardiovascular Disease and Compression of Morbidity », – Sciences et avenir.