Qui aurait cru que les mots « passion », « patience », « patient » et « passif » avait la même origine ? Dérivé du mot latin « patiens », « celui qui souffre » ou « celui qui endure ». Les grands blessés et autres accidentés de la route devenus tétraplégiques ou paraplégiques vont vite comprendre et apprendre, « à leur corps défendant », l’étymologie de la langue française.
Un, deux, trois
[…] Ernest me déshabille et, aidé d’un autre aide-soignant, il me transfère sur un brancard : « Un, deux, trois ! » Ce brancard est un peu particulier. Il est intégralement bleu, recouvert d’une matière plastique imperméable. Une fois sur mon nouveau moyen de transport, Ernest me met un drap sur le corps pour que je ne caille pas trop et me balade dans les couloirs, direction la douche. Enfin, la salle de douche.
Ernest bloque le brancard au centre de la pièce, enlève le drap qui était sur moi, attrape la pomme de douche, un gant, un morceau de savon, et c’est parti. Quand je vous disais qu’on allait être intime avec mon petit Ernesto. Il me lave minutieusement, sans état d’âme et dans les moindres recoins, puis me brosse les dents.
Ernest me sèche et me ramène dans ma chambre. Avant de me remettre au lit, c’est l’heure de m’habiller. Le simple fait de m’enfiler des vêtements est une vraie galère pour nous deux car je ne peux faire aucun mouvement qui puisse l’aider. C’est comme s’il devait habiller une poupée mais, là, la poupée mesure un mètre quatre- vingt- quatorze.
L’épreuve de l’habillage passée, un nouvel aide-soignant nous rejoint pour me transférer sur le lit (« Un, deux, trois ! »). Merci Ernest, au revoir et à demain.
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