Les cancers liés à l'obésité explosent chez les moins de 50 ans

Les cancers liés à l’obésité explosent chez les moins de 50 ans

Une étude menée par l’American Cancer Society souligne que les cancers liés à l’obésité explosent chez les moins de 50 ans. Une étude qui fait froid dans le dos mais qui illustre un phénomène de masse : si le nombre de personnes en surpoids ou obèses ne cesse d’augmenter, ce sont ces mêmes personnes qui sont le plus en proie à de nombreuses pathologies, comme le cancer.

Surpoids, obésité et… cancer

D’abord, 5 chiffres fournis par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) :
1.9 milliards d’adultes étaient en surpoids en 2016 ;
– Parmi eux, plus de 650 millions étaient obèses ;
39 % des personnes âgées de plus de 18 ans étaient en surpoids en 2016 ;
– Parmi ces derniers, 13 % sont en situation d’obésité ;
– Le nombre de cas d’obésité a presque été multiplié par 3 depuis 1975.

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Surpoids et obésité : quelles différences ?

Parmi les conséquences liées au surpoids et à l’obésité, l’OMS cite bien sûr les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’arthrose et certains cancers (de l’endomètre, du sein, des ovaires, de la prostate, du foie, de la vésicule biliaire, du rein et du côlon). Ce que l’étude de l’American Cancer Society corrobore. En effet, une équipe de cancérologues a étudié les données de 30 cancers distincts aux Etats-Unis, dont 12 liés au surpoids, sur une période de 20 ans (1995 à 2015). Pour ce faire, les cancérologues ont étudié les données de santé de près des deux tiers des Américains.

les cancers liés à l’obésité explosent chez les moins de 50 ans

Leurs conclusions laissent sans voix : sur les 12 cancers liés à l’obésité, 6 d’entre eux étaient en forte augmentation chez les millenials. Les personnes âgées de moins de 40 ans ont notamment deux fois plus de risques d’avoir un cancer colorectal, du pancréas, de l’endomètre ou de la vésicule biliaire que les baby-boomers au même âge. Les cancers du rein e et le myélome multiple étaient aussi plus élevés chez la nouvelle génération que chez les baby-boomers. Une hausse d’ailleurs plus significative chez les 25-29 ans que chez les 45-49 ans pour certains cas de cancers, comme celui du pancréas, dont l’incidence a augmenté chaque année de 4.3 % chez les 25-29 ans, contre moins de 1 % par année chez leurs aînés.


Pourquoi une telle augmentation des cancers liés à l’obésité chez les millenials ?

L’Inserm rappelle que tissu adipeux des personnes en surpoids ou obèses comprend une anomalie majeure : « une inflammation liée à l’infiltration du tissu adipeux par des cellules du système immunitaire, les macrophages. » L’organisme étant en proie à une inflammation constante, les défenses immunitaires sont sans cesse en activité. Et donc plus faibles face à d’autres complications, comme le cancer. Dans son entretien pour Atlantico, le Dr Réginald Allouche l’explique parfaitement : « l’immunité ne verra pas passer les cellules problématiques qui se développeront plus facilement. » 

L’inflammation peut également être liée à un apport trop conséquent en graisses saturées ou en sucres. Les aliments trop riches en graisses saturées et en sucres, nous ne vous l’apprenons guère, sont inflammatoires et peuvent accentuer des inflammations déjà existantes.

Et demain ?

Les auteurs de l’étude sont inquiets pour les années à venir. Ahmedin Jemal, co-auteur de l’étude, est particulièrement pessimiste : « Au vu de la forte augmentation de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les jeunes et des risques accrus de cancers liés à l’obésité chez les générations les plus récentes, la situation pourrait empirer chez les nouvelles générations, et potentiellement freiner ou inverser les progrès accomplis concernant la réduction de la mortalité par cancer ces dernières décennies. »

Près de 4 cancers sur 10 pourraient être évités en limitant les facteurs de risque

Sources

The Lancet,
OMS,
Inserm,
Atlantico,
Medisite.